Trop proche de "Motus", le jeu "SUTOM" ferme par crainte d'un conflit juridique avec France TV

Capture d'écran du jeu SUTOM - BFMTV
Face à l'immense succès du jeu américain "Wordle", Jonathan, un simple internaute, avait décidé d'en proposer une déclinaison française, baptisée SUTOM. Ce jeu, qui consiste à deviner un mot en sept lettres en cinq essais au maximum, n'était pas sans rappeler la célèbre émission Motus, diffusée sur France 2 entre 1990 et 2019.
Un hommage que Jonathan avait rendu en choisissant le nom de "SUTOM", qui n'est autre que le terme "Motus", à l'envers. Ce choix n'est pas du goût de France Télévisions, qui selon Jonathan l'a menacé de poursuites en justice. Le jeu sera mis hors-ligne ce 25 mars.
Selon les explications du créateur de SUTOM partagées sur Twitter, le groupe audiovisuel public, qui détient les droits de la marque "Motus", lui a fait parvenir un courrier d'avocat le 11 mars dernier afin de lui demander de changer le nom de son jeu sous 15 jours.
Jusqu'à 275.000 connexions par jour
Aux yeux des avocats de France Télévisions, le fait d'utiliser un nom trop proche de celui de la marque "Motus" est illégal. Pour éviter tout conflit avec France Télévisions, Jonathan a annoncé que son jeu disparaîtra ce vendredi 25 mars.
"J'ai demandé s'il était possible de discuter, et de trouver un terrain d'accord, mais ils ont refusé, ce qui me désole" regrette ainsi Jonathan, toujours sur Twitter. Il précise que le code source du jeu sera également retiré "pour éviter tout écueil juridique".
"C’est un projet sympathique qui a eu une grande popularité. Je l’ai fait au départ pour mon plaisir personnel, et le fait que ça ait marché est un bonus. Et puis, je n’avais pas forcément envie de mettre des sous dans un avocat", explique Jonathan au site spécialisé Numerama. Il évoque des pics d'audience pouvant grimper jusqu'à 275.000 connexions par jour.
Aux Etats-Unis, le créateur du jeu Wordle a également été approché par un grand média, le New York Times, cette fois pour un rachat. Le quotidien a finalement mis la main sur Worlde pour plusieurs millions de dollars, fin janvier, non sans l'expurger de quelques mots jugés trop grossiers.
Contacté par BFMTV, le groupe France Télévisions n'a pour l'heure pas donné suite.