TOUT COMPRENDRE - Comment fonctionne "Mon espace santé", le nouveau carnet de santé numérique?

Après plus de six mois de version test dans trois départements, le gouvernement a officiellement lancé, le 3 février, "Mon espace santé", un dossier numérique regroupant plusieurs services concernent la vie médicale des Français. Il est créé automatiquement pour chaque personne affiliée à l'Assurance maladie.
• Que trouve-t-on dans "Mon espace santé"?
Mon espace santé contient toutes les informations et documents relatifs à l'état de santé d'une personne. Quatre éléments phares sont à y retrouver. D'une part, le Dossier médical partagé, lancé en 2004 mais utilisé seulement par environ dix millions de personnes, y a sa place. Ce dossier contient toutes les informations et documents relatifs aux consultations médicales, à la vaccination, les ordonnances, radio, etc.
On y trouve également une messagerie sécurisée pour échanger avec les professionnels de santé, un répertoire de ces derniers, et un agenda qui recensent les rendez-vous médicaux. Une liste de services attenants au médical y figure également.

• Comment l'activer ?
Pour l'heure, l'outil se met en place: il sera officiellement utilisable d'ici au mois d'avril. Pour l'activer, il suffit de se rendre sur le site web dédié, et de renseigner le code envoyé par courrier ou mail par l'Assurance maladie.
Il est possible de recevoir ce code en renseignant directement son adresse mail. Ensuite, la date de naissance, le numéro de sécurité sociale et le numéro de carte Vitale doivent être inscrits.

Par ailleurs, les personnes disposant déjà d'un Dossier médical partagé verront ce dernier automatiquement intégré à leur Espace santé, avec toutes les informations qu'il contient.
• Qui peut y accéder ?
L'utilisateur et les professionnels de santé qu'il rencontre. Pour s'y connecter, ces derniers devront renseigner leur carte de professionnel de santé afin d'attester de leur compétence.
Dans le cas urgent ou le patient serait inconscient, tout professionnel de santé peut également y accéder, à moins que l'utilisateur n'ait opté pour le refus de cette pratique dans son dossier. Cela est possible dans la rubrique "Accès en cas d'urgence".
• Qui a le droit d'alimenter cet espace numérique?
Un utilisateur peut donner un certain nombre d'indications quant à son profil médical. Lors de la création du dossier, les informations de base, telles que nom, prénom, date de naissance ou encore taille ou poids sont demandées. On peut également ajouter ses allergies, maladies ou traitement.

Enfin, tous les documents tels que les ordonnances ou les justificatifs de vaccination peuvent y être ajoutés par l'utilisateur. Mais de manière générale, ce dossier a surtout vocation à être rempli par les professionnels de santé.
• Les données personnelles sont-elles en sécurité?
Le fait que toutes ces données médicales soient centralisées dans une seule et même plateforme numérique peut susciter des inquiétudes. Les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses, et vise régulièrement des établissements de santé.
De plus, ces données médicales, à caractère sensible, peuvent se revendre à prix d'or sur le dark web. Enfin, ces données à caractère personnel n'ont pas vocation à être vues de tous. Pourtant, comme le fait remarquer Numerama, pas ou peu d'informations sont pour l'instant données quant à la sécurisation de ces données.
Les entreprises chargées du stock de ces informations, Worldline et Atos, ont toutes les deux reçues la certification de l'Anssi. Ces services relèvent donc de la France, et le traitement des données, tout comme leur revente, est interdit.
• Est-il possible de refuser la création de cet espace numérique?
Pour s'opposer à la création de son Espace santé, il suffit de le signaler, sur le site web dédié. Le refus doit être signalé dans les six semaines suivant la notification de création- celle-ci devant intervenir entre le 31 janvier et le 28 mars.
Il est toutefois possible de le supprimer après sa création, en en faisant la demande de la même manière. Mais dans ce cas, les données ajoutées par les professionnels de santé seront archivées pendant une durée de dix ans, conformément au RGPD.