Après son rendez-vous avec Zuckerberg, Trump est moins sûr de vouloir sauver TikTok

Le réseau social Tiktok est sur la sellette. Le 19 janvier 2025, la plateforme sera probablement bannie aux États-Unis. En cause, des soupçons d'espionnage du Parti communiste chinois via l'application. L'entreprise chinoise Bytedance (propriétaire de Tiktok) misait donc sur l'élection de Donald Trump pour pouvoir se maintenir aux Etats-Unis.
Au cours des derniers mois, Donald Trump a multiplié les déclarations menaçantes à l'encontre du patron de Facebook, évoquant sa volonté de sauver Tiktok principal concurrent d'Instagram, autre application phare du groupe Meta. Mais ce dernier, après une rencontre avec le patron de Meta, Mark Zuckerberg, aurait peut-être changer d'avis.
"Si vous voulez sauver Tiktok, votez Trump !"
Le futur président laissait entendre en juillet 2024 qu'il pourrait sauver TikTok dans une interview au média Bloomberg. Il faut dire que Donald Trump a su tirer profit du réseau social pendant sa campagne en touchant un public relativement jeune. Il s'était même engagé auprès de ses électeurs en déclarant vouloir "sauver TikTok".
Son bannissement de Facebook lui restait aussi en travers de la gorge, garder TikTok aux États-Unis était donc un moyen d'entraver les activités de Meta. Mais le 26 novembre, Trump et Zuckerberg se sont rencontrés à l'occasion d'un dîner, bien décidés à collaborer.
Le discours du président élu à l'encontre de TikTok a dès lors changé. Dans une interview donnée dimanche dernier à NBC News, la journaliste Kristen Welker demande à Donald Trump s'il compte défendre le réseau social chinois. Suscitant une réponse bien plus évasive que ses précédentes prises de position.
"En réalité, ce que le juge a dit, c'est qu'il ne faut pas avoir d'entreprises chinoises. En d'autres termes, ils ont le droit de l'interdire si vous pouvez prouver que des entreprises chinoises en sont propriétaires. C'est ce qu'a dit le juge."
Zuckerberg se frotte les mains
Le fait que Donald Trump s'en remette ouvertement à la décision des juges, sans évoquer d'initiative pour protéger Tiktok, rebat les cartes pour Zuckerberg. Si TikTok est banni, le PDG de Meta accéderait à un quasi-monopole sur le sol américain. On rappelle que Meta détient quatre réseaux sociaux des plus utilisés dans le monde : Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger. Mais toujours dans son interview à NBC News, Trump met en garde Zuckerberg :
"Je vais essayer de faire en sorte que d'autres entreprises ne deviennent pas un monopole encore plus important", déclare-t-il.
De son côté, Bytedance prépare la contre-attaque. Pour pouvoir rester sur le territoire américain, la justice demande à ce que TikTok soit revendu à une entreprise non-chinoise. La plateforme dénonce une atteinte à la liberté d'expression en cas d'interdiction. Le marché américain représente plus de 170 millions d'utilisateurs pour l'entreprise chinoise.