Réseaux 5G: l'Union européenne resserre son étau sur Huawei

"Nous avons des règles et il faut regarder évidemment les problèmes de réciprocité, de subsides", a ajouté le commissaire européen Thierry Breton faisant allusion à Huawei et au marché chinois. - Josep Lago-AFP
Les 28 pays de l'UE ont Huawei et la Chine dans le collimateur alors que de nombreux réseaux mobiles 5G vont être déployés en Europe. Ils sont convenus ce mardi de "prendre en considération le régime politique dans lequel évoluent les fournisseurs originaires de pays tiers" afin d'atténuer les risques sur la sécurité liés au développement de la 5G en Europe.
Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Télécommunications, ou leurs représentants, ne désignent aucun pays dans leur déclaration commune, mais la Chine et son géant des télécoms Huawei, pionnier dans la technologie 5G, étaient présents dans tous les esprits.
Nokia et Ericsson, rivaux directs de Huawei en Europe
Alors que les États-Unis ont exclu Huawei du déploiement de la 5G sur leur sol, invoquant des risques d'espionnage pour le compte de Pékin et tentent de convaincre leurs alliés d'en faire autant, les Européens ont fait jusqu'à présent la sourde oreille aux demandes américaines, tandis que Huawei rejettent les accusations le concernant.
Au sein de l'UE, Huawei est en concurrence avec deux équipementiers européens: le suédois Ericsson et le finlandais Nokia, qui a racheté le franco-américain Alcatel-Lucent. Le nouveau commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique, le Français Thierry Breton, a d'ailleurs mis en exergue le savoir-faire européen lors d'une conférence de presse.
"L'Europe n'est pas en retard en matière de 5G, contrairement à ce que l'on peut dire ici ou là, l'Europe dispose de grands acteurs industriels et, à travers eux, du plus large portefeuille en termes de brevets: plus de 55% de brevets de la 5G sont d'origine européenne", a-t-il plaidé.
Thierry Breton a également insisté sur la garantie d'une concurrence "juste et loyale" sur le territoire européen de la part de fournisseurs de pays tiers. "Nous avons des règles Il faut regarder évidemment les problèmes de réciprocité, de subsides", a observé le nouveau commissaire européen. Là encore, il s'agit d'une allusion à peine voilée à Huawei et au marché chinois, critiqué pour son manque criant d'ouverture aux compagnies étrangères.