"Nous craignons que SAP n'ait restreint la concurrence": la Commission ouvre une enquête contre le géant allemand des logiciels

Le logo de SAP, le leader européen des logiciels. - Daniel ROLAND / AFP
SAP est dans le viseur de la Commission européenne. Celle-ci annonce, ce jeudi 25 septembre, avoir ouvert une enquête ciblant le géant allemand des logiciels, qu'il soupçonne de possibles infractions à la concurrence.
Dans un communiqué, l'exécutif européen précise que ses investigations portent sur de potentiels abus de position dominante que commettrait SAP dans la maintenance et les services de support associés à ses logiciels dits ERP. Ceux-ci aident les entreprises à gérer toutes sortes d'activités courantes (finances, ressources humaines, conduite de projets...).
"Des milliers d'entreprises européennes utilisent les logiciels SAP pour gérer leurs activités, ainsi que les services de maintenance et de support associés. Nous craignons que SAP n'ait restreint la concurrence sur ce marché crucial de l'après-vente, en rendant la concurrence plus difficile pour ses concurrents, ce qui limiterait le choix des clients européens et augmenterait les coûts", a déclaré Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission européenne.
Soupçons de concurrence déloyale
Selon la Commission, plusieurs pratiques du groupe viseraient à évincer les concurrents également présents sur ce segment, comme l'obligation imposée aux clients du groupe allemand qui veulent utiliser ce type de logiciels d'inclure dans les contrats les prestations de maintenance. SAP imposerait aussi des frais dissuasifs aux clients qui recommenceraient à utiliser ses services de maintenance, après avoir fait appel à d'autres prestataires.
SAP, le plus grand éditeur de logiciels en Europe, ambitionne un chiffre d'affaires de 37,5 milliards d'euros et un bénéfice d'environ 10 milliards d'euros cette année. La compagnie a annoncé mercredi un partenariat avec un autre poids lourd, Amazon Web Services (AWS), pour déployer ses services sur l'AWS European Sovereign Cloud, une infrastructure que l'entreprise américaine entend déployer en Allemagne à partir de la fin d'année pour un investissement de 7,8 milliards d'euros. Ce "cloud souverain" est censé offrir aux organisations "plus de choix pour répondre à leurs besoins de souveraineté tout en utilisant des technologies cloud de pointe".