Nokia veut vendre à une PME française ses câbles télécoms sous-marin

ASN (Alcatel Submarine Networks) dispose d'une flotte de navires câbliers pour poser les câbles sous-marins en mer. - AFP
Nokia cherche à céder Alcatel Submarine Networks (ASN) son activité de câbles télécoms sous-marins. Héritée du rachat en 2015 d'Alcatel-Lucent, cette division est jugée périphérique pour l'industriel finlandais mais l'État français la juge stratégique car elle est au coeur des infrastructures vitales de communication liées à l'internet mondial.
En avril 2018, la commission d'enquête sur la politique industrielle de la France avait relevé que le "caractère stratégique" d'ASN était en train de se "renforcer" alors que dans le cadre des accords signés avec Nokia en 2015, l'État français dispose d'un droit de regard en cas de vente d'ASN, qui occupe une place de choix sur un marché mondial concentré aux mains de seulement quelques acteurs dont l'opérateur français Orange.
Pour conclure la vente d'Alcatel Submarine Networks (ASN) Nokia mène des discussions préliminaires avec Ekinops, PME française spécialisée dans les équipements d'opérateurs pour réseaux en fibre optique. "Il n'y a aucune certitude à ce stade sur le fait que ces discussions puissent aboutir sur un quelconque accord, sur une quelconque opération", a précisé cette dernière.
ASN possède une flotte de navires et une usine à Calais
La révélation de ces négociations avec une société française est une bonne nouvelle pour le gouvernement qui verrait d'un très mauvais oeil cette activité tomber dans le giron d'une entreprise étrangère non-européenne. En effet, ASN développe "des solutions optiques de détection acoustique et vibratoire afin de s'adresser aux marchés militaires, de sécurité civile et de protection des infrastructures sous-marines", avait relevé la commission d'enquête.
ASN dispose aussi d'importants actifs matériels. Elle n'est pas qu'une société d'ingénieurs car elle dispose d'une flotte de navires câbliers et d'un outil industriel constitué par une usine située à Calais. Sur ce site, elle fabrique les câbles sous-marins en fibre optique et emploie près de 400 personnes.