Tech&Co
Tech

Le youtubeur La Menace échappe à la condamnation après des caméras cachées controversées

Maxime ALexandrov dit "La Menace" dans une de ses vidéos Youtube

Maxime ALexandrov dit "La Menace" dans une de ses vidéos Youtube - Youtube

INFO Tech&Co - A Bordeaux, Maxime Alexandrov était poursuivi pour des "violences" envers une des victimes de ses "pranks".

Maxime Alexandrov, youtubeur connu sous le nom de La Menace, a finalement été relaxé ce vendredi par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "violences" et "usurpation d'identité". Si la justice reconnait bien le comportement fautif du vidéaste, elle n'a pas indentifié "d'élément intentionnel" dans ces dossiers.

La vice-procureure avait réclamé trois mois de prison avec sursis, 1300 euros d’amende ainsi qu'un stage de citoyenneté. Ni Maxime Alexandrov, ni son avocat n'étaient présents au moment du verdict.

Le jeune homme – 23 ans et 422.000 abonnés sur YouTube – s'est fait un nom avec ses caméra cachées, appelées "pranks" en anglais et réputées "hardcore" dans son cas. Loin des pièges gentillets de la télévision, ses vidéos assument la provocation, voire parfois l'agressivité envers ses victimes. 

Fausse scène de meurtre

En l'occurrence, le vidéaste était jugé pour deux cas distincts. Le premier concerne une vidéo toujours en ligne sur son site internet où il piège ses victimes avec une fausse scène de meurtre, inspirée par la série Netflix sur le tueur en série Jeffrey Dahmer. 

En décembre dernier, Maxime Alexandrov attire un jeune homme via une application de rencontres dans un appartement où un faux corps git au sol dans un bain de sang. La scène se veut choquante et ultra-réaliste. Choqué, le piégé prendra la fuite et ne sera pas rattrapé par le piégeur. Traumatisé, il lui sera signifié une incapacité totale de travail (ITT) de quinze jours.  

"Pour lui, c'est toujours compliqué" confiait À Tech&Co, avant le verdict , l’avocate du plaignant Me Chloé Mondon. "Il a beaucoup de comportements d’évitement, de cauchemars… c’est un vrai syndrome post-traumatique."

Jouer sur la peur

Lors de son jugement, le 31 janvier dernier, "La Menace" n’a pas cherché à se défiler. Il n’a pas cherché non plus à s’excuser. "Il n’a pas eu de prise de conscience" regrette Me Chloé Mondon qui décrit un homme "qui joue sur la peur".

Souvent violent dans ses vidéos, où il joue des policiers, les militaires ou les mafieux, Maxime Alexandrov semble cultiver un rapport de force avec ceux qu’il piège. "Il est ce qu’il joue" insiste Me Chloé Mondon alors que le vidéaste s’est présenté à l'audience "veste en cuir, cheveux gominés".

Le jeune homme, lui, s’était défendu de toute malveillance, plaidant l’humour et le divertissement et rappelant que les visages des victimes non consentantes étaient systématiquement floutés.

"Dans ses vidéos, c’est tellement énorme que cela ne peut pas passer pour quelque chose de sérieux" expliquait au début du mois Me Pierre-Marie Bonneau au Monde (l’avocat n’a pas répondu aux questions de Tech&Co faute d’avoir obtenu l’accord de son client).

Dans le même procès, Maxime Alexandrov était aussi visé pour "usurpation de qualité" pour s’être déguisé en policier et avoir "interpellé" certains passants.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business