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Le smartphone d’Arnaud Montebourg espionné par le logiciel Pegasus

L’ancien ministre a vu son mobile infecté par le système d’espionnage de la société NSO. Le Maroc est pointé du doigt.

Le logiciel Pegasus semble avoir ajouté une victime à sa liste: Arnaud Montebourg. Comme le rapporte Le Monde, l’éphémère candidat à la présidentielle a été espionné à l’aide du logiciel vendu par l’entreprise israélienne NSO à de multiples clients, notamment étatiques. Son smartphone aurait été infecté au début du mois de septembre 2019.

Comme pour certains journalistes - dont le français Edwy Plenel - et militants des droits de l’homme en France et à l’étranger, le logiciel Pegasus a ciblé l’iPhone d’Arnaud Montebourg, profitant d’une ancienne faille exploitée sur le système d’Apple. Pegasus est ensuite capable d’aspirer l’intégralité des données d’un mobile, qu’il s’agisse des échanges écrits ou téléphoniques.

"Pas d'explications"

Selon Le Monde, l’ancien ministre a décidé de faire analyser son smartphone après les révélations de l’été 2021 au sujet d’un espionnage présenté comme étant au service du Maroc, étant par ailleurs alerté par des problèmes techniques inhabituels en passant des appels téléphoniques. Des analyses poussées de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ont permis de relever des traces d’infection par Pegasus.

“Je n’ai pas d’explications à donner à cette surveillance illégale. Et même si j’en avais, je serais bien incapable de les comprendre” déclare Arnaud Montebourg au Monde.

Selon les analyses techniques de son smartphone, le virus a été introduit à l’aide d’un message “invisible”, par un compte identique à ceux qui ont été détectés sur les appareils des victimes évoquées en 2021. Les enquêtes journalistiques pointaient alors du doigt le Maroc.

Paralèllement à ces analyses, les enquêtes journalistiques au sujet de Pegasus ont révélé des listes de cibles potentielles, parmi lesquelles le président Emmanuel Macron. Aucun élément ne permet toutefois d'affirmer que les personnes présentes sur ces listes aient effectivement été espionnées.

Interrogé sur le sujet, le groupe NSO a rappelé ne pas avoir d’accès aux données, laissant le soin à ses clients d’exploiter eux-mêmes les informations récoltées. De son côté, le Maroc a démenti toute acquisition ou utilisation de Pegasus, attaquant plusieurs médias en justice.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Chef de service BFM tech