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Le Pentagone déploie les premiers satellites de son Golden Dome, pour guider ses missiles et défendre les Etats-Unis

Une fusée Falcon 9 de SpaceX transportant la mission Crew-11 décolle du complexe de lancement de la NASA en Floride, le 1er août 2025. (Image d'illustration)

Une fusée Falcon 9 de SpaceX transportant la mission Crew-11 décolle du complexe de lancement de la NASA en Floride, le 1er août 2025. (Image d'illustration) - CHANDAN KHANNA / AFP

Le Pentagone commence à déployer un nouveau réseau satellitaire destiné à relier les capteurs de son système de bouclier antimissile. Les premiers satellites ont été lancés à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis une base en Californie. Ce Golden Dome a été voulu par Donald Trump Jr.

Les 21 premiers satellites d'une constellation appelée à devenir la pierre angulaire du bouclier antimissile “Golden Dome” du Pentagone ont été mis en orbite ce mercredi. Ils ont décollé à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, partie de la base spatiale de Vandenberg, située dans le comté de Santa Barbara, en Californie. Après s’être dirigée vers une orbite polaire, la fusée a libéré les satellites, qui entament désormais plusieurs semaines d’activation et de tests.

Ces 21 satellites rejoindront une orbite finale à environ 1.000 kilomètres d’altitude. Ils ne constituent que la première étape d’un projet bien plus vaste: le Pentagone prévoit en effet de lancer 133 satellites supplémentaires dans les neuf prochains mois. L’ensemble formera la “Tranche 1” de la Proliferated Warfighter Space Architecture, une constellation de suivi de missiles et de relais de données développée par la Space Development Agency (SDA).

Un changement d’approche stratégique

“Nous avons réalisé aujourd'hui un excellent lancement (…) afin de soutenir leur nouvelle architecture révolutionnaire”, s’est félicité le colonel Ryan Hiserote, de la Space Force, la branche des forces armées américaines chargée des opérations militaires dans l’espace, créée en 2019.

De son côté, le général Gregory Guillot, commandant de la défense aérospatiale nord-américaine, a déclaré en avril que le Golden Dome “intègre pour la première fois plusieurs couches dans un seul système, ce qui nous permet de détecter, de suivre et de neutraliser plusieurs types de menaces qui nous affectent dans différents domaines”.

“C'est la première fois que nous disposerons d'une couche spatiale entièrement intégrée à nos opérations de combat”, observe le général Gregory Guillot, commandant de la défense aérospatiale nord-américaine.

Jusqu’ici, la défense américaine reposait essentiellement sur quelques satellites coûteux et massifs, placés en orbite géosynchrone à 36.000 kilomètres de la Terre. Conçus pendant la guerre froide, ces systèmes équipés de capteurs infrarouges étaient optimisés pour détecter les missiles balistiques intercontinentaux. Mais ils coûtent plus d’un milliard de dollars l’unité et restent très vulnérables aux attaques adverses.

La nouvelle constellation en orbite basse vise à répondre à des menaces plus contemporaines, comme les armes hypersoniques et les missiles plus petits équipés d’ogives conventionnelles, bien plus difficiles à détecter. Le récent conflit entre Israël et l’Iran, marqué par l’utilisation massive de missiles, illustre les potentielles applications futures de ce type de technologies militaires.

Un coût intéressant pour les forces armées

L'atout majeur réside dans le nombre: même si certains satellites étaient détruits, la constellation resterait opérationnelle. Autre avantage non négligeable, le coût: 14 à 15 millions de dollars l’unité, soit un budget global d’environ 3,1 milliards pour la première tranche de 154 satellites. Dans son ensemble, le projet Golden Dome devrait dépasser les 175 milliards de dollars. Lancé sous l’impulsion du président américain Donald Trump, il pourrait être pleinement opérationnel d’ici 2029, avant la fin de son mandat.

Raphaël Raffray