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"Une priorité absolue": Scarlett Johansson appelle à l'interdiction des deepfakes après la publication d'une vidéo virale

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Grâce à l'IA, un utilisateur a mis en scène une vingtaine de personnalités réagissant aux dérapages antisémites de Kanye West. Le tout, sans avoir leur consentement. Scarlett Johansson, qui apparaît dans la vidéo, réclame "l'adoption de lois limitant l’utilisation de l’IA".

Mark Zuckerberg, Steven Spielberg, Jack Black ou encore Scarlett Johansson. Tous ont un point commun: ils incarnent leur propre rôle... en version deepfake.

Sur les réseaux sociaux, les personnalités publiques sont de plus en plus nombreuses à voir leur image être utilisée dans des vidéos générées par IA les imitant à la quasi-perfection.

Dernier exemple en date, le 11 février dernier. Sur Instagram, un utilisateur a mis en scène une vingtaine de personnalités réagissant aux dérapages antisémites de Kanye West. Tous arborent un t-shirt blanc sur lequel est imprimé le prénom du rappeur, surmonté d’une étoile juive au centre d’un doigt d’honneur.

"Perdre le contrôle de la réalité"

Une utilisation non autorisée de l'image de ces stars, qui ne passe pas auprès de Scarlett Johansson.

"Il est terrifiant que le gouvernement américain soit paralysé lorsqu’il s’agit d’adopter une législation qui protège tous ses citoyens contre les dangers imminents de l’IA", fustige l'actrice auprès de People.

"Je suis une femme juive qui ne tolère aucune forme d’antisémitisme ou de discours de haine", rappelle Scarlett Johansson. "Mais je crois aussi fermement que le potentiel de propagation du discours de haine par l’IA est une menace bien plus grande que celle d’une seule personne qui en assume la responsabilité. Nous devons dénoncer l’utilisation abusive de l’IA, quel que soit son message, sinon nous risquons de perdre le contrôle de la réalité." L'interprète de Black Widow exhorte ainsi les législateurs à "faire de l’adoption de lois limitant l’utilisation de l’IA une priorité absolue".

Ce n'est pas la première fois que Scarlett Johansson s'exprime ouvertement au sujet de l'IA. En mai dernier, l'actrice avait accusé OpenAI d'avoir copié sa voix pour en faire l'une de ChatGPT. Face à la polémique, l'entreprise de Sam Altman a finalement modifié la voix du chatbot.

En 2024, le Sénat américain a adopté un projet de loi visant à mieux encadrer les deepfakes à caractère sexuel. Mais depuis, peu de progrès ont été faits. Récemment, le président Donald Trump a annulé le décret de Joe Biden visant à mieux sécuriser l'utilisation de l'IA.

En France, le projet de loi sur la sécurisation de l'espace numérique encadre les deepfakes. L'auteur d'un deepfake, sans le consentement de la personne visée, risque jusqu'à 2 ans de prison et 45.000 euros d'amende. Le code pénal punit également d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende le fait de porter à la connaissance du public ou d'un tiers, par quelques voies que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, s'il n'apparaît pas à l'évidence qu'il s'agit d'un montage ou s'il n'en est pas expressément fait mention.

Salomé Ferraris