Les personnes qui tombent amoureuses des IA sont le plus souvent seules et dépressives

ChatGPT. - VINCENT FEURAY / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les intelligences artificielles ont beau ne pas être humaines, des personnes s'y attachent comme si elles l'étaient. Certaines en tombent même amoureuses. Une étude, relayée par Psypost, montre d'ailleurs à quel point les individus éprouvant de tels sentiments sont similaires.
Publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships, elle a été réalisée auprès de 2.989 Américains. Menée par des chercheurs de l'université Brigham Young, dans l'Utah, elle révèle que de nombreuses personnes interagissent avec des chatbots et avec des comptes générés par IA étant conçus pour simuler des partenaires romantiques sur les réseaux sociaux.
Les auteurs de l'étude ont constaté qu'une utilisation plus fréquente de ces technologies était associé à des niveaux plus élevés de dépression et à une moindre satisfaction de vie.
Les personnes concernées ont en effet obtenu des scores légèrement plus élevés en termes de dépression et légèrement plus faibles en matière de satisfaction dans la vie, même après avoir pris en compte d'autres facteurs comme l'utilisation des réseaux sociaux, l'âge, le sexe et la pratique religieuse. Autrement dit, cet engagement romantique serait principalement motivé par la solitude et la dépression.
Des échanges romantiques et sexuels
Ces individus ont en outre tendance à préférer discuter avec une IA qu'avec un véritable humain, ce qui a été affirmé par près d'un Américain sur cinq. Plus de 40% des sondés ont également déclaré que les IA étaient plus faciles à aborder ou qu'elles étaient plus à l'écoute qu'un vrai partenaire. 31% considèrent par ailleurs que ces compagnons artificiels les comprenaient mieux que les humains.
Ils passent ainsi environ 50 minutes en moyenne à discuter avec eux. À noter que certains interagissent avec ces robots conversationnels à des fins sexuelles. 16% ont admis avoir des discussions de ce type au moins une fois par semaine tandis que 7% des Américains ont reconnu s'être masturbés lors de ces discussions. D'autres leur demandent de générer des images sexuelles. Enfin, 13% ont avoué qu'ils regardaient des contenus pornographiques créés par l'IA.
De premier abord, l'étude semble montrer que ce sont surtout les personnes déprimées et se sentant seules qui échangent avec ces chatbots. Mais les chercheurs ont remarqué des individus en couple se livrent aussi à cette pratique. Ils étaient plus susceptibles que les célibataires à déclarer qu'ils discutaient avec des chatbots romantiques et demandaient à des IA de générer des images.
Selon eux, ces résultats pourraient refléter des tentatives visant à compléter des relations existantes ou à rechercher une validation en dehors de celles-ci.