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Comment les pédocriminels utilisent des outils d’IA pour faire chanter leurs victimes

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Selon l’Internet Watch Foundation, les pédocriminels s’encouragent mutuellement à utiliser l’intelligence artificielle pour générer des contenus pédopornographiques.

Si les pédocriminels se servent de l’intelligence artificielle (IA) pour créer des contenus d’abus sexuels sur mineurs, ils en encouragent aussi d’autres à le faire. C'est ce qu'a constaté l’Internet Watch Foundation (IWF), une organisation de lutte contre la maltraitance des enfants, qui alerte sur ce phénomène, rapporte le Guardian.

Elle indique avoir découvert un manuel sur le dark web qui inclut une section incitant les criminels à utiliser des outils de "nudification" pour déshabiller des enfants sur des photos envoyées par ces derniers. Ils font ensuite chanter ces mineurs et les obligent à envoyer d’autres contenus avec ces images modifiées par l’IA.

"Il s’agit de la première preuve que les auteurs de ces actes se conseillent et s’encouragent mutuellement à utiliser la technologie de l’IA à ces fins", a déclaré l’IWF.

2023, "l'année la plus extrême jamais enregistrée"

Dans le manuel trouvé sur le dark web, qui compte près de 200 pages, son auteur anonyme se vante d’avoir "réussi à faire chanter" des filles de 13 ans pour qu’elles envoient des photos nues d’elles. Un crime connu sous le nom de sextorsion. L’IWF a transmis le manuel à l’Agence nationale de lutte contre la criminalité.

L'organisation alerte d’ailleurs sur l’augmentation des cas de sextorsion dans son rapport annuel. D'après celui-ci, 2023 a été "l’année la plus extrême jamais enregistrée", avec plus de 275.000 pages web contenant des images pédopornographiques, des liens vers ces images ou en faisant la promotion. Parmi ces pages, 62.000 incluaient des contenus de "catégorie A" (viol, activité sexuelle avec un animal, sadisme) contre 51.000 en 2022.

2.401 images pédopornographiques auto-générées ont également été découvertes par l’IWF, soit où les victimes ont été manipulées ou menacées pour qu’elles enregistrent des abus sur elles-mêmes. 92% de ces contenus ont été retirés du web l’année dernière, assure l’organisation.

Kesso Diallo