EA Sports FC 25: voici comment sont modélisés les joueurs pour le jeu

Du terrain réel aux pelouses virtuelles, il n’y a qu’un pas que les joueurs du LOSC Lille viennent de fouler quelques minutes auparavant. En survêtement ou en short, ils rejoignent le dernier étage d’un bâtiment fraîchement rénové du Domaine de Luchin, le centre d’entraînement du club de football professionnel. Pas de séance de kiné, de débriefing ou d’autres sessions plus habituelles. Ils arrivent pour un rendez-vous pas comme les autres.
Car dans la pièce à côté de laquelle ils attendent sagement, une drôle de sphère les attend, bardées de dizaines de caméras. Les uns après les autres, ils vont être appelés, mis debout, mesurés, photographiés sous toutes les coutures avant d’aller s’asseoir au cœur de l’étrange machinerie. C’est là que la magie doit opérer pour que leur double virtuel dans le jeu EA Sports FC 25 leur ressemble réellement.
Une sphère de caméras pour reproduire les visages
"J’avais déjà fait ça une fois en 2014 quand j’étais à Newcastle. Il était temps de le refaire, j’ai changé de coiffure depuis", en rigole Rémy Cabella auprès de Tech&Co alors que le milieu lillois vient de boucler la motion capture de son visage. "Ça va être bien de changer un peu. Dans tous les jeux, j’avais la même tête qu’en 2014", ajoute l’ancien international tricolore qui se fait chambrer par ses coéquipiers pour être passé chez le coiffeur spécialement pour l’occasion.

Mais il a un avantage par rapport à beaucoup des jeunes joueurs des Dogues: il a déjà été modélisé intégralement. "C’était une structure beaucoup plus grande à l’époque en Angleterre", se rappelle Cabella. "Là, c’est plus adapté au visage." Et c’est exactement ce que les équipes d’Electronic Arts sont venues faire. Chaque joueur va ainsi avoir son visage exact dans le jeu et plus un visage lambda avec le bon maillot.
"Ils ont mis un gars qui me ressemblait par défaut," explique Bafodé Diakité, soulignant qu’il était comme beaucoup d’autres joueurs de couleur, simplement distinguable par la couleur de sa peau et un visage générique. "Ce sont des gens qui m’ont envoyé un message en se marrant et en me disant 'Ah, c’est toi?' J’ai regardé derrière. C’était mon nom, mais quand j’ai vu la photo, il ne me ressemblait pas du tout", se marre-t-il. "Là, ça devrait être mieux. Enfin, j’espère."

Tout autant impressionné par le dispositif et ce premier passage à la motion capture, Leny Yoro est ravi d’être enfin "vraiment dans le jeu". "On joue tous à FIFA depuis qu’on est tout petit. Mes potes et mes petits frères vont me voir dans le jeu. Ça va leur faire plaisir et ça me fait plaisir aussi", confie le désormais Mancunien qui admet ne pas s’être reconnu, lui non plus, lorsqu’il avait croisé son double sur le terrain virtuel.
"C’était marrant, parce que, quand je me suis vu, je n’ai pas trop cru que c’était moi au début, vu le visage que j’avais," s’en amuse le défenseur à présent. "Mais ça fait plaisir de voir son nom dans le jeu. De voir sa note, un peu moins. Non, je rigole. C’est toujours un plaisir de se voir dans le jeu auquel on a joué quand on était petit".
"Je n'ai plus besoin de me créer dans le jeu"
EA Sports a décidé de passer toutes les équipes de L1 devant son mur de caméras afin que tous les joueurs aient leur vrai visage dans le jeu. Tous n’auront pas tout à fait leur corps. "Je crois qu’ils m’ont fait un peu petit quand même", s’étonne avec malice Diakité. "Alors que quand on me voit en vrai, je ne sais pas, j’ai l’impression que je suis grand quand même !"

Mais la défenseur du LOSC trouve que EA Sports FC 25 l’a en revanche mis dans le jeu de manière assez réaliste. "Défensivement, je suis à peu près dur comme dans la réalité", répond-il quand on lui demande s’il retrouve son style de jeu. Mais il l’assure, ce n’est pas pour autant qu’il jouera avec lui-même face à ses potes: "Ah non, j’ai envie de gagner. Si je prends mon équipe et la personne en face prend le Real ou une grande équipe, je peux être bon, mais ça va être dur. Je vais directement prendre les grandes équipes." Son club, qui affronte le Real Madrid début octobre en Ligue des champions, appréciera…
De son côté, Cabella est assez content de sa représentation dans le jeu. "Je n’ai plus besoin de me créer dans le jeu comme je faisais avant. Avec le mode Club Pro, on peut choisir la longueur des cheveux, la couleur, si on veut une femme ou pas. Je trouve ça bien", explique-t-il. Au niveau du style de jeu qui lui a été attribué, il est aussi ravi. "J’ai un style de jeu qui est bien pour le jeu. Assez fin, pas lent, pas lourd. Donc, c’est bien. Et quand le jeu est fluide, comme il l’est un peu, ça aide", analyse le joueur nordiste. Mais ça n’empêche quand même pas les matches face à ses amis d’être assez mouvementés: "Quand je suis avec mes amis, on me dit 'Cabella, il est nul'. Mais c’est marrant".

Nul, mais avec des notes tout de même correctes. Cabella hérite d’un 75 dans FC 25. Yoro, quant à lui, à 18 ans, se contentait l’an dernier d’un 71. "L’an dernier, les premiers matchs, je voulais essayer de jouer avec moi, pour me nourrir un peu", confie l’international espoir. "J’ai vu que les deux-trois premiers matchs, j’étais nul. Je me suis enlevé de l’équipe et j’ai mis un vrai défenseur à ma place." Avec son passage sous le maillot de ManUtd et ses progrès, cette année, il aura sans doute bien davantage envie de jouer avec son équipe et lui-même en défense, avec désormais une note de 78.
Diakité a, quant à lui, un message pour les créateurs de FC 25: "Sur FIFA 23, j’avais 69. 75, l’an dernier. J’espère plus cette année quand même. Je ne sais pas, un bon 78… 79… 80 !," se marre-t-il. Il devra se contenter d’un 77 en début de saison. Mais au moins, il a gagné une vraie représentation. On ne peut pas tout avoir en même temps.