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"Être sans cesse à l’écoute des attentes des joueurs": le Playstation Plus a 15 ans

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Lancé le 29 juin 2010, le Playstation Plus de Sony fête ses 15 ans. L'occasion de revenir avec Nick Maguire, vice-président des services mondiaux de Playstation, sur l'évolution d'un service qui a trouvé sa vitesse de croisière et veut aller encore plus loin.

Quand Sony lance le 29 juin 2010 son service d'abonnement payant pour accompagner sa Playstation 3, les joueurs sont aussi enthousiastes que sceptiques. Le Playstation Network permet alors de se créer un compte et de jouer gratuitement en ligne avec ses amis (à l'inverse du Xbox Live de Microsoft qui est payant). Mais la marque veut aller plus loin et initie le Playstation Plus.

Voir un service payant arriver surprend, même si le rival japonais tente de lui donner de la consistance: 4 jeux offerts chaque mois (PS3, PS One et mini-jeux) et conservés le temps de l'abonnement, des démos de titre d'une heure pour essayer avant d'acheter, des mises à jour automatisées et ses sauvegardes de données dans le cloud. À cela s'ajoutent des réductions exclusives aux abonnés. Il en coûte alors moins de 50 euros par an, moins onéreux que le service concurrent plus léger en avantages. 

15% des inscrits ont récupéré plus de 100 jeux gratuits

"En 15 ans, nous avons le sentiment que le Playstation Plus est allé de points forts en points forts", s'enthousiasme auprès de Tech&Co Nick Maguire, vice-président Monde des services de Playstation, rappelant que "plus de 500 jeux ont été offerts depuis son lancement" et que "15% des inscrits actuels ont ajouté plus de 100 jeux dans leur bibliothèque". Il faut dire que le service a sacrément évolué, fusionnant en juin 2022 le service de streaming Playstation Now et le Playstation Plus initial dans une nouvelle offre avec désormais trois échelons d'offre (Essential, Extra, Premium).

"Un an après le lancement de la nouvelle offre, on a vu une adoption massive. Ce n’était pas juste un pic passager, mais un vrai changement d’habitude", explique-t-il. Un changement, considéré comme "un tournant" pour le fabricant, qui n'avait cependant pas fait que des heureux et fait surtout s'envoler les prix: il faut désormais compter de 8,99 euros/mois pour l'offre Essential (jeux offerts, multijoueurs en ligne, stockage en cloud, contenu exclusif et réductions) et jusqu'à 16,99 euros/mois pour l'offre premium (en plus, des versions d'essai, streaming dans le cloud, catalogue de jeux PS1 à PS5 en accès illimité, Ubisoft+ Classics, des films Sony…). 

Mais les fans sont au rendez-vous. "Nous avons franchi la barre des 38 % de nos abonnés aux deux formules les plus élevées. C’est une vraie preuve d’adhésion à notre vision par des millions de joueurs à travers le monde", se félicite Nick Maguire. Combien sont-ils exactement? Nous ne le saurons pas. Fin mars 2023, Sony avait annoncé 47,4 millions d'abonnés à ses trois services. Depuis, le géant de l'industrie reste muet sur les chiffres, même s'il se murmurait que l'augmentation des tarifs en septembre de la même année aurait provoqué une baisse des inscrits. 

"Nous avons vraiment essayé d'être à l'écoute des attentes des joueurs et de leur apporter plus de valeur avec le Playstation Plus. Nous continuerons dans cette voie tout en essayant d'améliorer cela. Il y a quand même eu 2 milliards d'heures de jeux jouées dans le catalogue l'an dernier", rappelle le responsable du service.

Des prix qui augmentent, mais pas forcément l'offre proposée aux joueurs. Certains ont progressivement grincé des dents en voyant les avantages diminuer. Sony avait répondu en offrant plus souvent des jeux PS5 dès leur sortie (Stray, Tchia, Dave the Diver, Sea of Stars, FBC: Firebreak…). Mais toujours pas d'exclusivités Playstation pour autant dès leur sortie, à la différence du Xbox Game Pass. Et de noter néanmoins que, parmi les 10 jeux les plus joués sur le Playstation Plus, on trouve quatre jeux maison (Ghost of Tsushima, God of War Ragnarok, Spider-Man Miles Morales, The Last of Us Part I) et des licences tiers de renom qui sont particulièrement joués (GTA V, Assassin's Creed Valhalla, Hogwarts Legacy…).

S'adapter aux joueurs et aux nouvelles habitudes de consommation

Néanmoins, pas question de se comparer à Xbox. Les stratégies sont différentes: "Nous ne faisons pas de sortie Day One systématique. On préfère intégrer les jeux au bon moment de leur cycle de vie, en accord avec les studios, au moment d'un événement, on joue la complémentarité avec le reste de notre activité", note Nick Maguire. "Cela permet aussi aux joueurs de découvrir une licence juste avant un nouvel épisode de série par exemple. On a constaté une augmentation de 75% d'engagement." 

Sony reconnaît d'ailleurs analyser constamment les données d'utilisation, les retours sur les réseaux et l'implication des joueurs pour ajuster et améliorer une offre voulue "aussi diverse que possible". 

Nick Maguire, Vice President Monde des services chez Sony IE
Nick Maguire, Vice President Monde des services chez Sony IE © SIE

Sony continue ainsi de nourrir sa plateforme qu'elle veut mettre au coeur de son écosystème. Le Playstation Portal peut ainsi profiter des jeux en cloud et du streaming PS5 plus facilement où que vous soyez (avec l'abonnement Premium). Le service est aussi accessible depuis un ordinateur et des joueurs auxquels Sony fait de plus en plus les yeux doux. Il veut s'adapter aux évolutions du marché et aux nouvelles habitudes de consommation. Mais pas de mot pour le moment sur d'éventuelles velléités sur le jeu mobile, qui fut pourtant un temps dans le viseur de Sony avec ses Xperia avant de passer au second plan.

Longtemps un de ses points faibles, la lisibilité du service a été nettement améliorée. Désormais, on trouve quelque 80 catégories de jeux référencées pour mieux trouver son bonheur dans le large catalogue de jeux proposés pour les niveaux Extra et Premium, avec un effort de personnalisation fait pour avoir des recommandations mieux adaptées à chacun. 

Plus de personnalisation pour accompagner le joueur

Car profiter d'un jeu via le Playstation Plus peut aussi décider un achat, Sony le sait bien. "Avec la personnalisation croissante, nous voulons vraiment aider les joueurs à trouver le prochain grand jeu qu'ils n'auraient peut-être pas acheté, qu'ils n'auraient peut-être pas eu envie d'essayer, mais le catalogue peut les aider à trouver quelque chose de différent et de différent pour eux", martèle le Britannique. "Nous étudions ce qui pourrait intéresser les joueurs et travaillons avec nos studios et les studios tiers pour avoir une diversité de jeux, de genres et des titres enthousiasmants." Car un abonné est toujours un joueur qui ne part pas vers la concurrence et peut investir dans un jeu qui quitte le catalogue Playstation Plus.

Il reste encore l'accessibilité pour les joueurs en situation de handicap qui reste un point améliorable et l'identification des jeux adaptés à leurs situations. "Il y a encore des choses à faire pour mieux valoriser les jeux accessibles. On y travaille", reconnaît-il.

Quand il regarde le chemin parcouru en 15 ans par le Playstation Plus, Nick Maguire se dit fier et confiant pour l'avenir. "Celui-ci a connu une vraie croissance, une adaptation continue et une diversification forte", note-t-il, rappelant l'intégration au fil du temps de nouvelles technologies. Où en sera le service d'ici 5 ou 10 ans? Toujours aussi "flexible et agile", promet-il, en quête du bon équilibre: "Écouter les attentes des joueurs, anticiper les perspectives pour l'industrie, et trouver comment rendre le tout plus utile aux joueurs et à leur expérience de jeu."

Pour fête ses 15 ans, le Playstation Plus a tout de même mis les petits plats dans les grands. À compter du 27 juin et jusqu'au 29 août, de multiples jeux vont être offerts à tous les abonnés (Diablo IV, King of Fighters XV, Jusant, etc.), des jeux à l'essai comme Monster Hunter Wilds, des tournois anniversaire (Tekken 8, NBA 2K25, FC 24, Madden NFL…), etc.

Melinda Davan-Soulas