Tech&Co
Tech

Ecoles, lycées, facs… Comment l’éducation nationale fait face à ChatGPT

Rentrée scolaire à l'école Poulletier, le 1er septembre 2022 à Paris

Rentrée scolaire à l'école Poulletier, le 1er septembre 2022 à Paris - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP

Le chatbot d’OpenAI est désormais utilisé par des élèves et des étudiants pour les travaux d'étude. Pour le moment, les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur ne s'inquiètent pas.

Quelques secondes de réflexion… et voici une dissertation complète. Ou un problème de math résolu étape par étape. Ou une bibliographie complète d’un sujet académique. Le chatbot ChatGPT, ouvert au grand public en décembre dernier, fait déjà parler de lui dans les écoles du monde entier.

A Lyon, un intervenant à l’université a affirmé s'être retrouvé face à une dizaine de copies générées par l’outil révolutionnaire d’OpenAI. Il dit s'en être rendu compte en constatant des similarités dans les travaux, pourtant tous différents, jusqu’à ce qu’une des étudiantes ne finisse par dévoiler le pot aux roses.

Cet exemple, s'il se confirme, est probablement loin d’être unique. A New York, les écoles ont tout simplement interdit l’utilisation de ChatGPT sur son réseau privé. Un pis-aller puisque les élèves peuvent l’utiliser à envie chez eux…

Repéré!

En France, le ministère de l’Education nationale - en charge des écoles, collèges et lycées - assure suivre "attentivement cette question et les potentielles utilisations de cette innovation". Car l'outil n’est pertinent "ni pour faire ses devoirs, ni pour progresser", poursuit le ministère auprès de Tech&Co.

"Une intelligence artificielle peut traiter de données factuelles, mais pas produire une analyse personnelle et argumentée”.

Pour autant, aucune mesure particulière n’a été mise en place pour y faire face notamment parce que les professeurs "connaissent leurs élèves, leur style, leur niveau", assure-t-on au ministère.

"Le décalage, éventuellement flagrant, entre la « réponse » de ChatGPT et celle d’un élève, apparaîtra rapidement, et ne jouera pas en faveur de l’élève", résume ce porte-parole.

Rien de neuf sous le soleil?

Du coté du ministère de l’Enseignement supérieur, l’objet intelligent non identifié est aussi observé de près. "La fraude a toujours existé et s’est toujours adaptée aux nouvelles technologies, constate-t-on néanmoins dans l’entourage de la ministre. C’était finalement la même question il y a 20 lors de l’émergence du web ou de Wikipédia."

Et il est vrai que, si internet est devenu un outil classique des étudiants, il n’est d’aucun secours en examen en présentiel et ne permet pas non plus de construire un raisonnement. D’ailleurs, si ChatGPT est particulièrement impressionnant, il ne trompe pas encore les professeurs.

Interrogée par BFMTV sur un plan de dissertation produit par ChatGPT, une professeure de philosophie s’est montrée sans équivoque: "un plan finalement très artificiel qui ne rend pas compte d'une réflexion".

Malgré ses progrès, ChatGPT devra donc parfaire ses études avant de véritablement sonner l’alerte dans le monde de l’éducation.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business