"De la poudre aux yeux”: un pionnier de l’IA s'attaque aux robots d’Elon Musk

Ils n’avaient pas trompé les visiteurs qui se sont rendus à la conférence "We, Robots" de Tesla, le 10 octobre dernier. Les robots humanoïdes Optimus, présentés comme les futurs assistants du quotidien, ont étonné par leur fluidité de mouvement et leur large éventail de compétences (capables de réaliser plusieurs corvées, aptes à la discussion).
Une fierté pour le patron de Tesla, Elon Musk, qui a essayé de cacher le fait qu’ils étaient en réalité pilotés à distance. En effet, derrière ces belles démonstrations, des humains tiraient les ficelles de ce spectacle d'illusionniste, ce qui a évidemment entraîné les moqueries de ses concurrents.
Recadré par un des pères de l'IA
Musk a notamment réussi à attiser les critiques d’un des pionniers de l’IA, Yann Le Cun. Le chercheur français, prix Turing en 2018 pour ses recherches sur les réseaux neuronaux, est aujourd’hui à la tête des laboratoires de recherches sur l’IA de Meta (Facebook Artificial Intelligence Research).
Dans un tweet du 14 octobre, Yann Le Cun salue l’architecture électromécanique des Optimus. Les machines démontrent certes une certaine agilité dans leurs mouvements "mais elles n'ont pas l'IA nécessaire à l'autonomie", analyse le chercheur, qui y voit de "la poudre aux yeux".
Dans une récente interview au Wall Street Journal, Yann le Cun expliquait qu’une IA capable d’égaler l’Homme est encore lointaine. Au contraire, Elon Musk entrevoit l'émergence d'une IAG (sorte de super IA) dès 2025 ou 2026. Les points de vue, mesurés d'un côté et ambitieux de l'autre, s'affrontent. En ce qui concerne les Optimus, Tesla doit encore réussir à développer et synchroniser les différents systèmes d'IA intégrés au robot pour le rendre autonome.
Yann Le Cun sait recadrer son homologue de chez Tesla. Dans un autre tweet datant du 2 juin 2024, le Français donnait son opinion sur Musk. Il dénonçait notamment la façon dont il traite ses scientifiques, ses prédictions erronées en matière de nouvelles technologies mais également ses positions publiques. Elon Musk est notamment considéré comme un des soutiens les plus importants de Donald Trump dans la campagne présidentielle américaine.