Data centers: comment Google veut rattraper son retard sur le cloud français

Google Cloud avance ses pions en France, avec quelques années de retard. Alors qu'Amazon Web Services (AWS), leader sur le marché, a lancé sa zone Europe 4 en 2018, et que Microsoft Azure lui a emboité le pas en 2018, la firme de Mountain View va lancer ses installations le 30 juin. Invité de BFM Business ce mercredi, Anthony Cirot, directeur général France de Google Cloud, a tenté de justifier ce retard à l'allumage.
Ce qu'il faut regarder, c'est la vitesse à laquelle on se déploie. On a le cloud qui se déploie le plus vite et avec les meilleurs taux d’adoption sur le marché, ce qui signifie la meilleure croissance. Nous allons croître à une vitesse nous permettant de nous rapprocher de la concurrence."
Selon une étude publiée cette semaine par Markess by Exaegis, Google Cloud détient 8% des parts de marché en France, contre 17% pour Microsoft Azure et 46% pour AWS.
"On pense qu’il y a de la place sur le marché français", a tenu à souligner Anthony Cirot, estimant que la croissance du secteur permettrait à Google de grandir rapidement. Entre 2019 et 2022, Google Cloud a quadruplé au niveau mondial son chiffre d'affaires, passant de 5 à 20 milliards de dollars.
"Cloud de confiance" avec Thales
La nouvelle "région" France de Google consiste en pratique en 3 datas centers implantés sur le territoire, une première pour la firme qui s'appuyait jusqu'ici, pour servir le marché français, sur la Belgique ou l'Allemagne.
On va amener une meilleure latence, avec une proximité pour les clients", souligne Anthony Cirot. "Les clients français vont pouvoir déposer leurs charges de travail, faire du stockage, développer des applications, et avoir toutes les briques pour gérer les données, jusqu’à l’intelligence artificielle."
L'ouverture tricolore coïncide avec deux autres nouvelles régions lancées, en Espagne et en Italie, signe des moyens que se donne Google Cloud pour investir le marché en Europe, alors qu'il détient déjà 34 régions en activité.
Le patron français du "nuage" au sein de Google a enfin évoqué des annonces à venir concernant sa future co-enteprise avec Thales: elle devra développer des offres adaptées aux critères du "cloud de confiance", lancé par les autorités françaises pour assurer la souveraineté numérique sur les installations.