Panne mondiale: comment un simple lecteur de code-barres a permis de réparer certains ordinateurs

Aéroports à l’arrêt, hôpitaux au ralenti, chaînes TV incapables de diffuser leur programme... La panne informatique sans précédent du 19 juillet, due à une mise à jour défectueuse d’un antivirus de Crowdstrike, a affecté de nombreux secteurs.
Ce jour-là, 8,5 millions d’ordinateurs fonctionnant sous Windows ont été touchés, dont ceux de la filiale australienne du cabinet d’audit, d’expertise et de conseil financier Grant Thornton. Pour réparer les centaines de PC et de serveurs affectés, elle a utilisé un outil particulier: un lecteur de code-barres, rapporte le site The Register.
Réparation rapide
Comme l'explique le média américain, tous les ordinateurs étaient chiffrés avec l’outil Bitlocker de Microsoft. Cet outil permet de verrouiller l'accès aux données d'un ordinateur, accessibles en entrant un mot de passe. Mais après le redémarrage de ces machines, une clé de récupération de 48 caractères était indispensable. Résultat: chaque salarié devait obtenir la clé de sa machine, pour l'entrer manuellement. Une tâche particulièrement longue et fastidieuse.
Comme le raconte The Register, Robert Woltz, ingénieur système en chef de l’entreprise, s'est alors souvenu que lors du démarrage d'un PC, un lecteur de code-barres pouvait être reconnu par la machine comme un clavier. Autrement dit, en branchant l'accessoire, il était ainsi possible de scanner un code-barres pour que la machine remplace automatiquement le formulaire avec la longue suite de chiffres, sans devoir les taper à la main à chaque fois.
La filiale ne souhaitant pas communiquer ces clés Bitlocker par téléphone ou en personne à des employés "déjà stressés", elle s'est tournée vers un lecteur de code-barres, qui a agi comme un clavier, pour automatiser le processus.
Concrètement, Robert Woltz et ses collègues, ont écrit un code informatique transformant les clés de chiffrement en code-barres affichés sur un écran. En plus du code-barres, ce script générait aussi le mot de passe nécessaire pour réparer l’ordinateur.
Scanner le code-barres avec le lecteur revenait ainsi à taper la clé à l’aide du clavier, de façon instantanée, et sans risque d'erreur L’entreprise a acheté plusieurs lecteurs de code-barres et a demandé à ses employés travaillant à distance de venir au bureau avec leur ordinateur pour le réparer. Chaque PC ne nécessitant que trois à cinq minutes d’intervention, ils avaient tous été réparés à l’heure du déjeuner, selon la filiale.