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Cybersécurité

Panne informatique: le patron de Crowdstrike avait déjà été au coeur d'un précédent bug mondial

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Avant de diriger Crowdstrike, George Kurtz est passé par l'entreprise McAfee, où il avait déjà dû gérer des pannes en séries provoquées par une mise à jour de l'antivirus.

C'est une panne qui a semé la pagaille dans le monde entier. Vendredi 19 juillet, une mise à jour de l'antivirus professionnel Crowdstrike a causé le chaos au sein des machines équipées du système d'exploitation Windows. Retards, services inopérants, panne généralisée... Les conséquences ont été importantes pour tous les secteurs d'activité, mais surtout les compagnies aériennes qui ont parfois dû annuler des vols.

Ancien de chez McAfee

Pendant de longues heures, George Kurtz, patron de Crowdstrike, a multiplié les interventions médiatiques. Et c'est loin d'être un inconnu. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes sont allés fouiller dans son passé et ont découvert qu'il était directeur de la technologie chez McAfee en 2010.

À l'époque, l'entreprise avait publié une mise à jour de sécurité de son antivirus à l'origine de bugs sur des dizaines de milliers d'ordinateurs sous Windows XP à travers le monde. Une situation qui rappelle fortement la panne géante de ce 19 juillet.

Comme le signale l'analyste Anshel Sag, l'incident a eu de sérieux effets la réputation de McAfee, qui avait été ensuite rachetée par Intel pour 7,68 milliards de dollars, avant d'être finalement reprise par un fonds d'investissement pour 4,2 milliards de dollars en 2016, puis par autre fond en 2021 pour 14 milliards de dollars.

George Kurtz s'est longuement excusé sur les réseaux sociaux, assurant vouloir venir en aide aux clients concernés par la panne: "Certains systèmes peuvent ne pas se rétablir complètement, et nous travaillons individuellement avec chaque client pour nous assurer que nous pouvons les rendre opérationnel" a-t-il assuré.

Comme chez McAfee, la panne du 19 juillet a déjà coûté très cher à Crowdstrike, qui a vu sa valeur boursière baisser de 11%. Soit 300 millions de dollars de valorisation de moins en seulement quelques heures.

Depuis vendredi, la question est désormais de savoir comment une mise à jour corrompue a pu passer à travers les mailles du filet. Les médias américains pointent ainsi du doigt un possible manque de rigueur de la part de Crowdstrike.

Sylvain Trinel