Comment les escrocs fabriquent de faux avis de décès qui visent les proches d'un défunt

Sur Google, des escrocs peuvent tirer profit de la mort d'un proche. Ces derniers mois, de plus en plus de faux avis de décès générés par l'intelligence artificielle (IA) pullulent sur le moteur de recherche. Selon une étude de Check My Ads relayée par The Verge, il s'agit en réalité d'arnaques pour créer du trafic et générer de l'argent.
Pour cela, les escrocs font du scrapping, une technique qui consiste à aspirer un très grand nombre de données sur un site web, pour générer des textes nécrologiques approximatifs via IA. Les titres, souvent incitateurs, engendrent énormément de clics et de visites. Les pirates utilisent le trafic qui en résulte pour facturer les publicités qui apparaissent sur ces pages internet.
Un de ces sites partage régulièrement des avis de décès ou des nécrologies sur des morts aux Etats-Unis, comme celle d'Harrison Sylver, 20 ans, qui s'est suicidé en début d'année. Sur Google, une trentaine de sites avec de faux avis de décès relatent la mort du jeune homme. Parfois avec des détails inexacts concernant le lieu de sa mort, ses passions ou encore sur les circonstances du décès.
Facturer la publicité
Pour ces sites qui partagent des faux avis de décès, l'objectif est clair: gagner de l'argent en hébergeant des publicités sur ces nécrologies erronées. En effet, les sites obtiennent généralement quelques centimes à chaque fois qu'un visiteur voit ou clique sur une réclame.
Un autre site a par exemple facturé 100 dollars en deux ans à l'agence de communication TripleLift pour l'ensemble des publicités qui avaient été placées sur des faux avis de décès.
Mais certains pirates vont encore plus loin et invitent les utilisateurs à acheter des cadeaux aux défunts comme des bougies ou des fleurs et donc, à saisir les informations relatives à leur carte de crédit. Une fois les précieuses données récupérées, les pirates les mettent généralement en vente sur le dark web.
A la suite de l'enquête de Check My Ads, les faux avis de décès sur plusieurs sites ont depuis été supprimés.
Contacté par Check My Ads, Google assure travailler à réduire la visibilité des sites qui partagent ces faux avis de décès. "Nous avons examiné les exemples que vous avez partagés et avons pris les mesures appropriées", a déclaré un porte-parole de Google à Check My Ads.
"Lorsque nous trouvons du contenu qui enfreint nos règles d'éditeur, nous prenons des mesures et supprimons les annonces de la diffusion. Nous appliquons nos règles à la fois au niveau de la page et au niveau du site."
Si ces escroqueries ne sont pas nouvelles, il semblerait qu’elles aient récemment pris de l’ampleur, plusieurs médias en ayant parlé aux Etats-Unis, en Australie ou encore au Royaume-Uni au cours des derniers mois.