Bouygues Telecom, Free et Orange mettent sur la table 17 milliards d'euros pour racheter ensemble SFR

Le groupe de télécommunications Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, s'apprête à voir passer sa dette de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d'euros - ERIC PIERMONT © 2019 AFP
C'est par un communiqué commun que trois des quatre opérateurs français, Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange, ont annoncé leur intention officielle de racheter "une grande partie des activités" télécommunications d'Altice en France (métropolitaine), quatrième opérateur, plus connues du grand public sous la marque SFR.
Les trois acteurs portent une offre commune, et non engageante, qui porte sur "un montant total de 17 milliards d'euros de valeur d'entreprise pour les actifs" du groupe Altice en France que les acquéreurs estiment au total à plus de 21 milliards d'euros. Comme l'expliquait Bouygues Telecom lors d'un appel avec la presse après l'annonce, il est bien ici question d'acheter "des actifs" et non de reprendre toute la structure avec ses dettes.
Bouygues Telecom, en tête des acquéreurs
La répartition du prix et de la valeur est, elle aussi, déjà établie. Elle serait de 43% pour Bouygues Telecom, 30% pour Free et 27% pour Orange. L'acteur historique, dominant sur le marché, ne pouvant sans doute pas trop croître.
Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange envisagent de se répartir les activités en trois blocs.
- L'activité B2C, grand public, sera partagée entre Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange.
- L'activité B2B serait reprise par Bouygues Telecom, principalement, et Free.
- Enfin, les autres actifs et ressources (comprendre entre autres les infrastructures et fréquences, élément capital), seraient partagés entre les trois acteurs, "à l'exception du réseau mobile de SFR en zone non dense, qui serait repris par Bouygues Telecom", détaille le communiqué.
"Une opération au long cours"
Cette offre commune devra bien entendu être acceptée par Altice pour que les trois acteurs puissent entrer en négociations exclusives. Ces négociations pourraient prendre "trois à quatre mois", estime Bouygues Telecom, qui souligne qu'on "est au tout début du process". Première étape essentielle.
Les acquéreurs potentiels rappellent également les conditions de due diligences, évaluation financière et opérationnelle, afin de s'assurer que la réalité est conforme à leurs hypothèses, de "confirmer que ce qu'on trouve est conforme à ce qu'on croyait trouver", explique Bouygues Telecom. Alors viendra le temps de l'offre engageante ou confirmatoire qui devrait intervenir à la fin du premier trimestre 2026, selon les prévisions prudentes de Bouygues Telecom.
Enfin, après la consultation préalable des instances représentatives du personnel, ce rachat tripartite devra également être contrôlé par les autorités réglementaires compétentes (Autorité de la concurrence et ARCEP, notamment). Le passage d'un marché de quatre à trois opérateurs n'étant pas un changement léger et sans répercussion, notamment pour le consommateur.
"C'est une opération qui ne se réaliserait donc pas avant le second semestre 2027", estime Bouyges Telecom. "Une opération au long cours", qui prendra au moins encore deux ans.