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Apple Watch: comment fonctionne sa nouvelle fonction de détection de l’hypertension, véritable mal du siècle

Détection de l'hypertension dans la Watch Series 11

Détection de l'hypertension dans la Watch Series 11 - Apple

C’est l’une des nouveautés phares des Apple Watch Series 11 et Watch Ultra 3: la détection de l’hypertension. Une nouvelle donnée de suivi de santé au poignet qui ne remplace cependant pas une surveillance médicale.

Du haut de ses désormais 11 ans, l’Apple Watch continue de s’intéresser à notre santé et de vouloir la surveiller le mieux possible. Bardée de capteurs (cardiofréquencemètre, ECG, oxymètre, thermomètre…), la montre connectée multiplie ces dernières années les possibilités de suivi (cycle menstruel, fibrillation cardiaque, oxygénation du sang, sommeil, etc.).

Avec l’arrivée de watchOS 26 sur ses Apple Watch depuis la Series 5 et jusqu’aux Series 11 et Watch Ultra 3 dévoilées mardi dernier lors de sa keynote de rentrée, Apple introduit surtout une nouvelle fonction: la détection de l’hypertension.

Pour cela, la marque a mis au point un algorithme qui se sert du capteur cardiaque optique au dos de sa montre. A l’aide de ses LED vertes, des photodiodes et du capteur infrarouge, celui-ci va observer à travers la peau le volume du sang et le comportement des vaisseaux (variabilité, rigidité) à chaque battement du coeur. L’algorithme basé sur l’apprentissage automatique (machine learning) analyse le tout en permanence afin de signaler toute anomalie.

Une utilisation ultra simplifiée

Pour obtenir ce suivi, l’algorithme va examiner les données de l’Apple Watch en arrière-plan durant 30 jours (il faut 14 jours de données collectées, et qui resteront en local). Aucune calibration n’est nécessaire ni aucun appareil extérieur (tensiomètre ou autre). La montre ne mesure pas la pression artérielle comme un brassard, mais repère les tendances et schémas suggérant une possible hypertension.

Elle ne dispose pas ,comme la Watch D2, de Huawei, d’un tensiomètre intégré qui permet de prendre sa tension ou d’assurer une prise de mesure fréquente. L’Apple Watch se contentera d’envoyer une notification au poignet ou sur l’iPhone pour signaler une possible hypertension, mais sans fournir de mesure de votre tension artérielle à l’instant T. Le tout est rapporté dans l’application Santé et permet d’avoir un suivi sous forme de graphiques, ainsi qu’un journal de pression artérielle qui peut enregistrer toutes les mesures prises avec un tensiomètre approuvé. Le tout peut être montré à son médecin sous forme d'un PDF. Mais l’entreprise rappelle qu’en aucun cas, l’Apple Watch n’est un outil médical et qu’elle veut avant tout prévenir d'un éventuel problème.

L'Apple Watch Series 11 peut détecter l'hypertension.
L'Apple Watch Series 11 peut détecter l'hypertension. © Apple

L’hypertension concerne de nos jours près de 1,3 milliard de personnes, dont une très grande majorité ne sait pas qu’elle en souffre. Car ses symptômes ne sont pas visibles. Avec cette fonction, Apple espère pouvoir alerter bien plus de personnes souffrant possiblement d’hypertension afin de les faire réagir avant qu’il ne soit trop tard et pour qu’elles évitent des complications (traitement, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, insuffisance rénale, etc.).

Apple a planché des années sur cette fonction. L’algorithme a été entraîné sur plus de 100.000 personnes et des tests réalisés sur plus de 2.000 patients avant soumission aux autorités sanitaires américaines, et aussi européennes. D'ailleurs, hier, jeudi 11 septembre, la FDA, l'agence américaine en charge de la santé, a validé cette nouvelle fonction des Apple Watch. Le géant de Cupertino attend de recevoir une approbation similaire dans les prochaines semaines dans quelque 150 autres pays et régions. Dans l'Union européenne, la validation d'une fonction dans un pays membre facilite généralement grandement son approbation au niveau européen.

Si la nouveauté a été mise en avant sur les Apple Watch Series 11 ou la Watch Ultra 3, la détection de l’hypertension sera également débloquée au moment voulu sur les Watch Series 9 et 10, ainsi que sur la Watch Ultra 2 qui profitent de tous les capteurs nécessaires.

Les nouvelles Apple Watch Ultra 3 présentées lors de la keynote de septembre 2025
Les nouvelles Apple Watch Ultra 3 présentées lors de la keynote de septembre 2025 © Tech&Co

Apple n’est pas le seul à avoir fait de la détection de l’hypertension une de ses priorités. Hormis la Huawei Watch D2 qui peut faire office de tensiomètre reconnu médicalement, les fabricants de montres connectées misent surtout sur une surveillance continue des différents paramètres pour alerter, sans finalement ne jamais donner de mesure exacte. Car, elles ne sont tout simplement pas équipées d’outil de mesure pour cela et mise plutôt sur leur algorithme, ainsi que sur l’analyse de schémas.

Les montres à capteurs optiques PPG comme la Samsung Galaxy Watch 8 ou encore la Scanwatch 2 de Withings sont avant tout là pour alerter en mesurant la pression artérielle, mais avec une précision parfois variable. Car elles sont sensibles aux mouvements, au serrage du bracelet ou parfois même à la présence de tatouage ou à la couleur de la peau que les Led vertes ont du mal à traverser. Il faut parfois les calibrer avec un tensiomètre au préalable pour avoir une mesure de référence. Pour un suivi plus précis, il vaudra mieux opter pour la Watch D2 ou la Omron HeartGuide, équipée d’une mini-pompe oscillométrique façon tensiomètre, pour obtenir une véritable mesure validée médicalement. Cette dernière n’est cependant pas une véritable montre connectée grand public, davantage un produit de suivi médical.

Melinda Davan-Soulas