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Pourquoi on ne risque rien avec les ondes d'une antenne 5G près de chez soi

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Depuis 2020, la 5G est devenue une réalité en France, mais les croyances autour de supposées ondes mauvaises pour la santé restent très présentes, notamment en France. Pourtant, aucune étude ne le démontre.

Quatre ans après l'arrivée généralisée de la 5G sur le territoire français, les croyances ont la vie dure autour de cette technologie qui permet de disposer d'une connexion aux débits bien supérieurs à la 4G. Mais pour réussir à l'imposer, les opérateurs doivent installer des antennes un peu partout en France pour couvrir le mieux possible le territoire.

D'autant que chaque opérateur dispose de ses propres antennes, sauf dans certains cas où l'installation est mutualisée. De fait, il faut donc accepter la présence d'une telle installation tout autour de chez soi pour obtenir du réseau. Mais avoir une antenne à côté de son logement ne présente aucun risque et impact sur la santé, comme le laissent supposer certains opposants.

Yves Le Dréan, chercheur à l'Institut de recherche en santé, environnement et travail (Inserm) explique sur le site de l'institut que, d'une part, les longueurs d'onde du rayonnement de la 5G sont plus petites que celle de la 4G, mais aussi que "l'énergie associée à ces ondes est trop faible pour créer des dommages cellulaires ou casser les liaisons de faible énergie qui maintiennent entre elles les assemblages moléculaires du vivant."

En clair, les ondes ne présentent pas de risques pour la santé.

Des effets loin du seuil légal autorisé

Le seul risque avéré s'avère être l'échauffement. "Avec la 5G nous resterons bien en deçà des normes autorisées" poursuit le spécialiste.

"Des études ont évoqué d'autres possibles effets biologiques, non thermiques, mais les résultats obtenus sont souvent contradictoires, et le manque de reproductivité ne permet pas de tirer de conclusion" précise-t-il.

"La pollution par les ondes n’est pas aussi préoccupante que celle de l’air," renchérit encore Yves Le Dréan.

Par ailleurs, même si les opérateurs disposent de nouvelles bandes de fréquences pour la 5G, notamment pour éviter la saturation de leurs réseaux, celle-ci émet aussi moins d'ondes que la 4G. Lorsqu'on les compare au seuil légal autorisé, qui est de 61 volts par mètre au maximum, on se rend compte qu'on en est très loin, avec un maximum de 9V/m, selon les dernières données de l'ANFR.

Cela dépend également de ce qui se trouve autour de nous. En clair, si une vitre se trouve entre vous et une antenne, le niveau d'exposition sera alors proche de zéro (0,76V/m en intérieur).

Face à cela, il convient plutôt de s'intéresser au "débit d'absorption spécifique" (ou DAS) de chaque smartphone. Il y a quelques mois, c'est l'iPhone 12 qui avait été retiré de la vente en France car son DAS était trop élevé par rapport aux normes en vigueur (2 Watt par kilogramme, au maximum). Mais là encore, les normes en place sont très strictes et éloignent tout danger, même en cas de dépassement.

Une étude suisse, qui s'est déroulée sur 14 ans, a observé un impact de l'usage du téléphone sur la fertilité mais, paradoxalement, cet effet tend à s'amenuiser: si nos smartphones sont davantage connectés et donc émettent plus souvent, la puissance des téléphones a radicalement diminué au cours des dernières décennies.

Par ailleurs, comme le rappelle l'Organisation mondiale de la santé, il n'existe aucune menace pour la santé, qui ne reconnaît pas le lien entre une exposition aux ondes et une quelconque électro-hypersensibilité. Celle-ci n'a d'ailleurs jamais été reconnue par des études.

Sylvain Trinel