Pourquoi Spotify s'en prend au "gouvernement français" en augmentant ses tarifs

Promulguée en début d'année 2024, la "taxe streaming" oblige Spotify à augmenter le prix de ses abonnements. Une hausse prévue depuis mars dernier.

L'annonce se faisait attendre. Mais ce mardi 28 mai, Spotify a finalement dévoilé sa nouvelle grille tarifaire pour l'ensemble des abonnements Spotify Premium. "Nous augmentons le prix de nos abonnements [...] pour couvrir les coûts supplémentaires d'une nouvelle taxe sur les services de streaming musicaux qui nous est imposée par le gouvernement français pour financer le Centre National de la Musique", a justifié le leader mondial du streaming musical dans une lettre à ses clients.

Spotify rend donc pour seul responsable le "gouvernement français" de cette hausse de prix. Le résultat d'un long contentieux entre les plateformes de streaming et le Ministère de la Culture, entre autres.

Dans le cadre d'un amendement au projet de loi sur le budget 2024, ce prélèvement - à hauteur de 1,2% du chiffre d'affaires de chaque entreprise - a été mis en place au début de l'année par le gouvernement. Ce nouvel impôt sert la création de festivals, de salles de concerts promet d'offrir aux "artistes montants" une certaine exposition - nécessaire à leur succès.

Une ribambelle de taxes

Bien sûr, la taxe a été très mal accueillie par les géants du streaming qui y voient une nouvelle source de perte de revenus. La "taxe streaming" (un nom officieux) s'ajoute à une ribambelle d'autres contributions obligatoires. Celle des "ayants droit de la musique" (environ 70% du chiffre d'affaires) ; celle des services vidéos (5%) et celle des services numériques (3%).

Si Deezer ou Apple Music n'ont pas encore augmenté leurs prix, Spotify a plié en premier. "À l'avenir, les augmentations supplémentaires de la taxe CNM (streaming, ndlr) seront reflétées dans nos plans tarifaires en France et nous continuerons à exhorter le gouvernement à trouver des moyens alternatifs pour ce financement", poursuit Spotify.

Autrement dit: plus la taxe sera élevée, plus le prix de l'abonnement le sera aussi. Pour le moment, les tarifs n'augmentent que de quelques dizaines de centimes (entre sept et 22 centimes suivant les souscriptions).

Cette hausse ne concerne que les "nouveaux abonnés" français. Les "anciens abonnés" verront le prix de leur abonnement augmenter à l'été 2024.

Willem Gay