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Star de Tiktok, le père Matthieu raccroche sa robe de prêtre

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Connu pour ses vidéos parfois humoristique sur le monde de l'église et du catholicisme, le père Matthieu a annoncé la fin de ses aventures sur les réseaux sociaux.

Le père Matthieu Jasseron, qui s'était forgé une solide réputation sur les réseaux sociaux, engrangeant les vues et attirant plus de 1,2 million d'abonnés sur Tiktok, a annoncé qu'il avait quitté l'Église.

Affublé d'un pull orné d'une croix blanche, le prêtre avait révélé en décembre 2023 qu'il arrêtait sa carrière d'influenceur dans une vidéo d'un peu plus d'une minute publiée sur les réseaux sociaux. Il affirmait alors vouloir "s'endormir chaque soir le coeur en paix" et que ce "n'est pas (s)on rôle de faire tout cela."

Un départ sur fond de critique de l'Église catholique

A 39 ans, le jeune prêtre, qui officiait à Joigny, avait décidé de faire de la foi son métier en 2019, après des années à travailler dans le milieu de l'ingénierie fiscale. Mais selon Libération, Matthieu Jasseron pourrait avoir été forcé d'arrêter son aventure sur Tiktok après plusieurs écarts qui n'auraient pas vraiment plu à l'Église catholique.

Quand en août 2021, il affirme sur Tiktok que "l'homosexualité n'est pas un péché", il fait, polémique et est désavoué par un communiqué l'accusant de "dénaturer le message de l'Évangile" à travers ses vidéos.

Surtout, le quotidien affirme que le père Matthieu Jasseron était pressé par les milieux traditionnels et intégristes. Ce sont eux qui ont accusé l'homme d'Église d'avoir violé indirectement le secret de la confession dans son livre "Les histoires de coeur d'un jeune curé", aux éditions Flammarion, et dans lequel il revenait sur des anecdotes de carrière en ayant changé les identités des confessants.

Aujourd'hui, sur Youtube, il affirme vouloir faire "une confession", face caméra. Il raconte avoir traversé une "période de doute" remettant en cause sa foi et ses croyances. S'il réaffirme ne pas avoir subi de pression, il dit néanmoins ne pas pouvoir respecter "les doctrines" de l'Église, et se questionner sur la réponse ecclésiastique après certains scandales, liés notamment à des affaires de pédophilie et au manque de transparence qui en découle.

S'il ne se décrit pas comme "Julien Assange" et qu'il n'est "qu'un mec banal", il veut croire en la communauté chrétienne, même s'il n'est plus prêtre. Il ne reviendra d'ailleurs pas sur les réseaux sociaux.

Sylvain Trinel