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"J'ai radicalisé ma position": le pédopsychiatre Marcel Rufo plaide pour un meilleur encadrement des réseaux sociaux pour les jeunes

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Le pédopsychiatre, co-auteur d'une tribune avec Gabriel Attal appelant à des mesures fortes pour limiter l'addiction aux écrans chez les jeunes, a changé de position concernant l'utilisation des plateformes. Il plaide désormais pour davantage de "bornes et de frontières".

"J'ai radicalisé ma position", lance Marcel Rufo, pédopsychiatre, au micro d'Apolline de 9 à 10, ce 30 avril. La veille, l'expert a co-signé avec Gabriel Attal une tribune dans le Figaro où ils listent une série de mesures "radicales" pour "sauver les enfants des réseaux sociaux".

Au programme: l'interdiction des moins de 15 ans aux réseaux sociaux, un couvre-feu numérique à partir de 22 heures ou encore une limitation d'accès aux plateformes d'une heure par jour. Le pédopsychiatre est ainsi revenu sur ces différentes propositions.

"Il faut fermer la porte au virtuel"

"J'ai radicalisé ma position, précise-t-il. "Il y a quelque temps, j'étais assez souple sur les réseaux sociaux. Je me suis aperçu en consultation avec des enfants très touchés par ces habitudes qu'il fallait être plus sévère. (...) J'ai personnellement changé d'avis."

"Les enfants doivent recevoir des bornes et des frontières à leurs activités", poursuit le pédopsychiatre. "Il faut ramener les enfants à la maison en interdisant et en fermant la porte au virtuel."

Pour autant, "il ne faut pas culpabiliser les parents". "En même temps qu'on interdit, il faudrait qu'on regarde ce que visionnent nos enfants sur les écrans. (...) Il faut discuter". Marcel Rufo conseille également d'accorder une petite marge aux enfants, notamment le week-end, pour faire "accepter" ces limites.

Le hic, c'est que ces mesures sont difficiles à mettre en place. En effet, aucune solution entièrement satisfaisante pour vérifier simplement et efficacement l’âge des internautes n’a été trouvée. En parallèle, le gouvernement ne peut pas imposer ses règles sans l'aval de la Commission Européenne. Il faudra donc tenter de s'accorder avec des pays qui ont opté pour des règles et des seuils différents.

Mais pas de quoi inquiéter Marcel Rufo. "C'est une alerte, cette tribune. Certes, la décision est plus européenne que nationale. Si on trouve un consensus de l'ensemble Union Européenne, ça marchera. En Chine ça a fonctionné, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas ici."

Salomé Ferraris