Désignée à tort comme voleuse, une influenceuse reçoit 20.000 euros de dommages et intérêts de Zara

Une influenceuse sur Tiktok a réussi à faire condamner l'enseigne de prêt-à-porter Zara et sa société de sécurité à lui verser 20.000 euros de dommages et intérêts pour diffamation, rapporte RTE. Elle aurait été qualifiée à tort de "criminelle" par le personnel du magasin.
Tout commence lorsque Krystal Joyce, une tiktokeuse irlandaise qui fait partie de ma communauté des gens du voyage, souhaite essayer un article en cabine dans un magasin Zara, à Dublin (Irlande). L'influenceuse a en effet l'habitude d'essayer des tenues et de les photographier pour les recommander à ses 125.000 abonnés sur Tiktok.
Note falsifiée et témoignage incohérent
Mais lors de son essayage: tout dérape. La jeune femme de 20 ans entend un agent de sécurité répéter à plusieurs reprises devant des clients: "J'appelle les gardes." Quelques minutes plus tard, un membre du personnel tire soudainement le rideau de la cabine, alors que la jeune femme était en train de se changer.
La vidéaste a déclaré au tribunal qu'elle avait été retenue contre son gré dans la zone d'essayage avant d'être "interrogée" devant d'autres clients, alors qu'elle n'avait rien fait de mal. Selon l'influenceuse, elle aurait ensuite été victime de diffamation. Le personnel aurait sous-entendu, devant témoins, qu'elle était "impliquée dans une activité criminelle".
"Bouleversée", elle demande alors à quitter les cabines d'essayage. Mais la sécurité lui interdit. Elle se fait ensuite interroger dans une salle dédiée, à l'abri des regards. Face à ces accusations, le juge en charge de l'affaire a reconnu que la jeune femme avait subi un préjudice important.
"Je trouve que Mme Joyce était un témoin honnête et qu'elle était particulièrement bouleversée parce qu'elle a une présence sur les réseaux sociaux à travers laquelle elle fait de son mieux pour sensibiliser la communauté des gens du voyage, dont elle fait partie", a précisé le juge.
De son côté, le témoignage de l'accusé n'a pas convaincu en raison de ses "incohérences flagrantes". Selon son avocate, une note de l'incident, écrite par Zara, aurait également été "falsifiée" pour camoufler les faits.
Le juge a condamné Zara et sa société de sécurité à lui verser 10.000 euros chacun de dommages et intérêts pour diffamation.