Intel se prépare à licencier plus de 20% de ses effectifs

Intel dans le rouge. Selon Bloomberg, Intel prévoit de licencier plus de 20% de ses effectifs. L'entreprise devrait annoncer la nouvelle cette semaine. Plus de 20.000 salariés pourraient être concernés.
Ces licenciements s'inscrivent dans la stratégie de son nouveau PDG Lip-Bu Tan. La société américaine veut un management mieux organisé et souhaite recentrer la culture de l'entreprise autour l'ingénierie.
Une deuxième vague en moins d'un an
Ce n'est pas la première fois qu'Intel traverse une vague de licenciements de cette ampleur. En août 2024, la société annonçait un plan social massif pour réduire ses coûts de 10 milliards de dollars. Cela faisait suite à la publication d'une perte nette de 1,6 milliard. Elle avait alors annoncé une diminution de ses effectifs de près de 15%. Son nombre d'employés est passé de presque 125.000 en 2023 à 108.900 en fin d'année 2024.
Intel compte désormais accélérer sa trajectoire après 3 ans de baisse de revenu selon Bloomberg. Lip-Bu Tan affirme que sous sa direction, "Intel sera une société axée sur l'ingénierie".
"Intel doit remplacer les ingénieurs talentueux qu'elle a perdus, améliorer son bilan et mieux adapter les processus de fabrication aux besoins des clients potentiels" a déclaré le PDG d'Intel à la conférence Vision de l'entreprise qui s'est déroulée le 31 mars 2025.
Recruter plus d'ingénieurs et licencier 20.000 employés en même temps. La stratégie d'Intel doit encore se clarifier ce jeudi 24 avril lors de l'annonce des résultats financiers du premier trimestre 2025.
La chute lente d'Intel
Intel n'a pas joui d'une grande réussite financière récemment, résultat de plusieurs années de mauvaises initiatives. Sur l'année 2024, les actions de l'entreprise ont baissé de près de 60%.
Projet de lunettes connectées loupé, abandons de la conception de modems 5G, concurrence sans pitié. En près de 10 ans, Intel n'a pas réussi à maintenir sa place de leader dans le domaine de la microélectronique. En novembre 2024, l'entreprise a même cédé sa place à Nvidia dans le Dow Jones, indice boursier qui prend en compte les 30 entreprises les plus cotées aux États-Unis.
Intel a surtout bien trop tard pris le virage de l'intelligence artificielle. Une occasion manquée alors que beaucoup de grandes entreprises dans le domaine de l'informatique convoitent les modèles de puce destinés à faire fonctionner des IA. Le marché est déjà occupé par les deux autres mastodontes des semi-conducteurs, Nvidia et AMD, qui n'ont laissé aucune chance au géant déchu.