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Escroquée par un faux Brad Pitt: l’avocate de la victime a "un tout petit peu d’espoir" pour un procès

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Après l’ouverture d’une enquête pour "escroquerie", l’avocate d’Anne espère, en plus du procès, qu'elle obtiendra réparation auprès de la banque.

Une affaire qui a fait grand bruit. Depuis qu’un reportage diffusé dans l’émission Sept à Huit a révélé l’escroquerie dont Anne a été victime, celle-ci est visée par une vague de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux. Raison pour laquelle TF1 a retiré le reportage.

Une enquête pour “escroquerie” a néanmoins été ouverte à La Réunion, où celle qui pensait vivre une histoire d'amour avec le véritable Brad Pitt a déposé plainte en octobre dernier. Alors que ses escrocs sont parvenus à lui soutirer 830.000 euros, son avocate, Me Laurène Hanna, espère parvenir à un procès.

"C’est toujours délicat. Moi, je prenais toujours beaucoup de pincettes. En revanche, ce matin, j’ai quand même un tout petit peu d’espoir", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

"Une obligation légale"

Pour Me Laurène Hanna, "la France a tout intérêt à enquêter là-dessus parce que d’abord (...) il y a beaucoup de victimes. Et, beaucoup de victimes françaises". Dans le cadre de cette affaire, la brigade financière du service territorial de police judiciaire de La Réunion a travaillé avec l’entreprise FindMyScammer. Comme son nom l’indique, elle aide les victimes à retrouver leurs escrocs.

Ce sont "des hackers repentis (...) Ils ont réussi à avoir un point de coordonnées GPS en faisant cliquer les escrocs sur un lien. Lien sur lequel ils ont d’ailleurs cliqué plusieurs fois. Et, ils ont réussi à trouver, non pas une, mais trois identités de Nigériens entre 20 et 27 ans", a expliqué l’avocate.

Outre le procès, elle espère que sa victime pourra obtenir réparation auprès de sa banque, qui ne l’a jamais alertée sur les virements qu’elle réalisait.

"La banque, elle a une obligation de vigilance et de conseil. Il se trouve que Anne vit effectivement à l’île Maurice, mais elle n’a pas que des banques mauriciennes. Donc, toutes ces responsabilités-là devront être engagées parce que (...) quand vous demandez à émettre un virement, on vous le fait une fois, deux fois, trois fois. Au bout d’un moment, on vous appelle" pour demander de quoi il s’agit, a rappelé l’avocate.

"Ils ont au moins un devoir de conseil envers la personne et si la personne persiste, alors, on lui fait signer une décharge (...) Et, plus encore, si la banque estime qu’il y a des soupçons de sommes qui proviennent d’un schéma frauduleux ou qui ont pour destination un trafic comme là aujourd’hui, ils doivent prévenir le service gouvernemental Tracfin. C’est dans leur obligation légale. Ce qu’ils n’ont pas fait", a déploré Me Laurène Hanna, mentionnant notamment un virement de 127.000 euros qui a été émis sans aucune vigilance de la banque.

En plus de la procédure pénale, une procédure au civil est en cours dans l'objectif d'obtenir réparation auprès de la banque.

Kesso Diallo