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Trahie par ses messages Facebook, une Américaine de 18 ans condamnée à de la prison pour un avortement

Une femme manifestant à New York pour le droit à l'avortement, le 26 mai 2022

Une femme manifestant à New York pour le droit à l'avortement, le 26 mai 2022 - Timothy A. Clary

L'été dernier, la police américaine avait arrêté une jeune femme après avoir découvert dans ses conversations Facebook qu'elle avait mis sur pied un plan pour avorter illégalement.

C'est donc une peine de prison qui a été prononcée à l'encontre de Celeste Burgess. L'Américaine de 18 ans a été condamnée ce 20 juillet 2023 à 90 jours de prison et à deux ans de mise à l'épreuve pour avoir avorté illégalement, rapporte le New York Times.

La jeune fille, âgée de 17 ans au moment des faits, avait été inculpée sur la base de ses échanges avec sa mère sur Facebook. Des discussions qui avaient en effet été remises par la plateforme aux autorités locales, dans le cadre de l'enquête. Les deux femmes avaient convenu de mettre un terme à la grossesse de Celeste Burgess après 20 semaines de gestation, alors que le délai légal est de 12 semaines au Nebraska.

Le rôle des plateformes en question

En mai, elle avait plaidé coupable et risquait jusqu'à deux ans de prison. Ainsi, les charges de fausse déclaration et de dissimulation de décès ont été abandonnées dans le cadre d'un accord, précise CNN. Dans un premier temps, elle avait assuré avoir accouché d'un enfant mort-né.

Cette affaire avait éclaté quelques semaines après la révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis. Si la décision de la cour suprême américaine n'a pas eu de répercussion dans le cas de Celeste Burgess, elle était tout de même devenue un symbole des risques encourus par les femmes souhaitant stopper leur grossesse. Et sur le rôle que les plateformes peuvent jouer dans ces situations.

L'affaire avait relancé un débat sur le chiffrement de bout en bout et sa mise en place par défaut au sein de certaines applications de messagerie.

D'ailleurs, le Royaume-Uni voudrait mettre à mal cette technologie qui permet de rendre inaccessible une discussion à toute personne n'en faisant pas partie. Avec son projet de loi "Online Safety Bill", le pays souhaite pouvoir accéder aux échanges pour y détecter d'éventuels contenus illégaux.

WhatsApp a d'ores et déjà qu'il pourrait quitter le Royaume-Uni s'il était contraint d'appliquer cette mesure. Même son de cloche chez Apple qui envisage de supprimer Facetime ou iMessage pour protéger les échanges de ses utilisateurs.

Pierre Monnier