Dans la course à la Lune, la Chine pourrait doubler sur le fil les Etats-Unis à cause d'un retard de plusieurs années de SpaceX

Les Etats-Unis vont-ils, comme dans la série uchronique For All Mankind, se faire doubler par une autre puissance étrangère pour la conquête de la Lune? Le satellite de la Terre fait en effet l'objet de toutes les convoitises depuis le grand retour des investissements américains dans l'espace, d'autant qu'il pourrait servir de base arrière à de futurs voyages vers Mars.
Mais la Nasa espérait pouvoir compter sur SpaceX, comme elle le fait pour ses satellites, puisque l'entreprise fondée par Elon Musk conçoit en ce moment même un lanceur lunaire qu'elle prévoit de proposer courant 2027 et qui sera habité. Mais il s'agirait d'un vœu pieu.
Un lancement repoussé de "plusieurs années" pour Artemis 3?
Dans une réunion publique organisée par le comité consultatif sur la sécurité aérospatiale, l'un des panélistes, Paul Hill, a expliqué que ce lanceur pourrait connaître "plusieurs années" de retard.
Sa conclusion se base sur sa récente visite, au mois d'août 2025, de Starbase, là où sont conçus les appareils de SpaceX, mais aussi après des réunions avec l'équipe dirigeante. Il ne croit ainsi pas à un atterrissage sur la Lune grâce à Artemis 3 en 2027.
"Le calendrier est considérablement mis à l'épreuve," a-t-il expliqué dans des propos relayés par Spacenews.
Selon ce spécialiste des voyages spatiaux, le problème viendrait de la manière dont le transfert de propergol cryogénique se ferait, afin de ravitailler le lanceur en orbite terrestre basse, afin qu'il puisse ensuite se diriger vers la Lune. En cause, le retard pris par la fusée Starship 3 et ses moteurs Raptor 3, qui doivent encore être améliorés. La fusée lunaire sera en effet une évolution du modèle Starship actuellement en cours de développement.
Ces propos ne remettent toutefois pas en cause le contrat passé entre SpaceX et la Nasa. L'agence spatiale américaine doit en effet beaucoup à la société d'Elon Musk, alors qu'elle a dû se résigner à stopper sa conquête de l'espace face à des entreprises privées, notamment en raison des coûts. De plus, les ingénieurs de SpaceX ont jusqu'ici réussi à concevoir des engins particulièrement impressionnants techniquement, notamment avec des parties de lanceurs pouvant revenir sur Terre afin d'être réutilisées.
Reste que si retard il y a, cela pourrait permettre à la Chine de rattraper son concurrent américain. Le géant asiatique souhaite en effet conquérir la Lune rapidement, et cherche à mieux maîtriser les technologies acquises par SpaceX avec les années.
D'ici-là, le calendrier américain devrait néanmoins gagner en clarté. Le programme Artemis doit connaître le lancement d'Artemis 2 en début d'année 2026, sans encombre à ce stade, alors qu'Artemis 3 se trouve dans une situation "incertaine et un peu trouble", pouvant mettre en péril la sécurité et l'avenir du programme.
La balle est en tout cas dans le camp de Donald Trump, qui a longtemps mis en avant la nécessité de revenir sur la Lune. Mais à l'époque le Président américain et Elon Musk vivaient une parfaite lune... de miel.