Avec son plan d'action sur l'IA, Donald Trump veut faire la chasse aux "biais idéologiques" des chatbots

Le président américain Donald Trump. - ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Faire la chasse aux "biais idéologiques" dans les chatbots. C'est l'un des axes du plan d'action sur l'intelligence artificielle annoncé par la Maison Blanche ce mercredi 23 juillet. Comme révélé il y a quelques jours, celui-ci s'attaque aux IA jugées trop "woke".
Pour Donald Trump, il s'agit de riposter face à ce qu'il voit comme l'émergence d'une intelligence artificielle générative avec un "biais idéologique". Un officiel américain a précisé que le "principal" biais idéologique relevait, selon la Maison Blanche, des initiatives encourageant la représentation et l'inclusion des minorités (DEI).
Garantir la liberté d'expression
Donald Trump entend ainsi interdire aux différents services, ministères et agences de son gouvernement d'acquérir des logiciels d'IA générative qui manifesteraient cette orientation.
Selon Michael Kratsios, directeur des questions scientifiques et technologiques à la Maison Blanche, il s'agit de "s'assurer que ces systèmes autorisent la liberté d'expression".
"Nous devons veiller à ce que la liberté d'expression prospère à l'ère de l'IA et à ce que l'IA acquise par le gouvernement fédéral reflète objectivement la vérité plutôt que des programmes d'ingénierie sociale", indique la Maison Blanche dans son plan d'action.
Dans cet objectif, des mesures seront prochainement mises en place. Parmi elles, la révision cadre de gestion des risques liés à l'IA du National Institute of Standards and Technology (NIST), un centre afficilié au gouvernement. Objectif: "éliminer les références à la désinformation, à la diversité, à l'équité et à l'inclusion, et au changement climatique".
La Maison Blanche procédera à une mise à jour des directives fédérales pour s'assurer que le gouvernement signe uniquement des contrats avec des développeurs de grands modèles de langage qui "garantissent que leurs systèmes sont objectifs et exempts de tout parti pris idéologique".
Gagner la course à l'IA
Outre la chasse aux "biais idéologiques" des chatbots, le plan d'action de la Maison Blanche vise aussi à favoriser le développement de l'IA aux États-Unis et l'export de l'IA américaine.
"Le président Trump a indiqué que l'avancement voire la domination des Etats-Unis dans l'intelligence était une priorité nationale", a rappelé, lors d'un point de presse téléphonique, David Sacks, principal conseiller de la Maison Blanche pour l'IA.
"Nous sommes engagés dans une course à l'échelle mondiale pour prendre les devants dans l'IA", a-t-il expliqué, "et nous voulons que les Etats-Unis gagnent cette course." Ce plan d'action découle d'une large consultation des professionnels, chercheurs et usagers, initiée en février. Le président américain entend rompre avec la ligne adoptée par son prédécesseur Joe Biden, partisan d'un essor contrôlé, avec un accent sur la sécurité et l'appréhension des risques.
Trois axes
La Maison Blanche dit avoir identifié quelques 90 mesures qui seront mises en musique "dans les prochaines semaines et mois", selon un communiqué. Elles sont rassemblées autour de trois axes, dont celui concernant les biais idéologiques des chatbots.
Le premier vise à faciliter la construction de nouveaux centres de données (data centers), essentiels au fonctionnement de l'IA, et la réalisation de grands projets énergétiques pour répondre aux immenses besoins de ces data centers en électricité. De très nombreux centres de données sont déjà actuellement en chantier aux Etats-Unis. Le gouvernement Trump veut notamment simplifier l'octroi de permis et d'autorisations pour de nouveaux chantiers.
Le deuxième volet concerne la "diplomatie IA", selon l'expression de David Sacks. Elle implique, entre autres, la mobilisation de deux bras financiers des Etats-Unis pour le commerce international, l'Agence américaine de développement et de financement (FDC) et la Banque américaine d'import-export, afin qu'elles soutiennent les exportations d'IA américaine.
"Pour gagner cette course, il faut que les modèles (américains d'IA) soient utilisés dans le monde entier", a plaidé, lors du point de presse téléphonique, Michael Kratsios, le directeur des questions scientifiques et technologiques à la Maison Blanche. "L'IA américaine doit être le standard de référence", a-t-il martelé.
Donald Trump a fait de la diffusion à l'étranger de la technologie américaine, et de l'IA en particulier, une priorité. Il a contribué aux discussions qui ont amené les Emirats arabes unis à passer contrat, en mai, avec OpenAI, Oracle et Nvidia pour la création de leurs propres infrastructures d'IA.