BFM Immo
Immobilier Neuf

Face à la crise du logement, une ville bretonne va interdire la construction de résidences secondaires

placeholder video
En Bretagne, la ville touristique de Cancale a modifié son plan local d'urbanisme (PLU) pour interdire la construction de nouvelles résidences secondaires, suivant l'exemple de villes basques et savoyardes.

La ville touristique bretonne de Cancale qui souffre d'une forte pression immobilière liée à la multiplication des résidences secondaires, a interdit la réalisation de nouvelles constructions de ce type, suivant l'exemple de villes basques et de Chamonix.

Le conseil municipal a adopté vendredi soir une modification de son Plan local d'urbanisme (PLU) pour y intégrer "une servitude de résidence principale pour toute nouvelle construction de logement dans des secteurs précis", rendue possible par la loi Echaniz/Le Meur de novembre 2024, selon un communiqué transmis dimanche à l'AFP. La municipalité bretonne, commune d'Ille-et-Vilaine peuplée de 5.500 habitants, précise que la décision a été votée à l'unanimité.

"Cette mesure (...) vise à répondre aux tensions croissantes du marché immobilier local, alimentées par la hausse des résidences secondaires et des meublés de tourisme", poursuit la municipalité de Cancale.
Les Experts de l'immo : Le marché des résidences secondaires - 02/06
Les Experts de l'immo : Le marché des résidences secondaires - 02/06
25:03

Entre 2011 et 2022, la part des résidences secondaires à Cancale est passée de 35,5 % à 41,2 % du parc immobilier tandis que le nombre de meublés de tourisme déclarés a progressé de 30 % entre 2020 et 2024, atteignant 582 unités en novembre 2024, d'après la même source. Seuls les logements neufs sont concernés, le parc existant n'étant pas affecté par cette disposition.

Occupé au moins 8 mois par an

Aussi, les logements dans les nouvelles constructions devront notamment être occupés comme résidence principale au moins huit mois par an (hors motifs professionnels ou sanitaires) et la location touristique sera limitée à 120 jours par an. En cas de non-respect, "le maire peut prononcer une mise en demeure assortie d'astreintes jusqu'à 1.000 euros par jour", avec un plafond fixé à 100.000 euros, et le bail pourra être résilié "de plein droit", d'après la même source.

En Bretagne, des villes côtières mais aussi étudiantes comme Rennes connaissent une crise aiguë du logement depuis plusieurs années. La loi Echaniz/Le Meur prévoit la délimitation de secteurs à usage exclusif de résidence principale, si tant est que la commune applique la taxe annuelle sur les logements vacants ou que la part de résidences secondaires y est supérieure à 20% du parc.

En juin, Biarritz, Bayonne, Anglet, Bidart et Boucau ont adopté une mesure similaire. À Chamonix (Haute-Savoie), le maire Éric Fournier (UDI) avait déjà fait voter en mars un PLU interdisant la construction de nouvelles résidences secondaires, lesquelles représentent déjà 70% des logements de cette ville de 9.000 habitants.

J. Br. avec AFP