"C'est de pire en pire": les promoteurs immobiliers dépités face à la crise du logement neuf

Il "en a marre" de tirer la sonnette d'alarme. Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers alerte de nouveau sur l'état catastrophique de la construction neuve.
"Je suis fatigué, j'en ai marre de le répéter, l'année précédente était la pire qu'on ait connue, le trimestre précédant était le pire, cette année sera de nouveau la pire", soupire Pascal Boulanger, invité de BFM Business.
"Les chiffres sont près de 60% en dessous d'année normale, c'est de pire en pire."
Le représentant des promoteurs s'alarme aussi de la fin programmée du Pinel fin 2024. Ce dispositif d'investissement locatif permet à des particuliers d'acheter dans le neuf avec une réduction d'impôt, à condition de pratiquer des loyers plafonnés.
"Actuellement, on fait 4 fois moins de vente en investissement locatif qu'une année normal, si on arrête le Pinel, je ne sais pas où on va", alerte Pascal Boulanger.
Selon lui, cette année 4.000 ventes en investissement locatif ont été réalisées, contre 16.000 par an en moyenne d'habitude. Il ne comprend pas cette volonté de supprimer le dispositif, d'autant que d'après lui "il n'y a pas de perdant dans le Pinel, même pas l'État".
"Le Pinel permet des logements de qualité, ça permet de déclencher des travaux, ça permet de financer le logement social", détaille-t-il sur BFM Business.
"On arrive au bout du bout"
Selon lui, le gouvernement a misé sur la mauvaise stratégie. "L'État a cru qu'en nous faisant souffrir un peu les prix baisseraient, mais ils n'ont pas baissé", dénonce-t-il.
Il assure que les promoteurs n'ont pas de marges de manoeuvre: "On a un prix technique, on a des marges très faibles en dessous desquelles on ne peut pas descendre sinon les banques ne nous prêtent pas."
Il assure également que des promoteurs ont déposé le bilan et que certains licencient. "On arrive au bout du bout." Maintenant il dit attendre avec impatience un premier ministre, afin de l'interpeller sur le sujet.