Trop de passoires thermiques sont encore proposées à la location, selon une étude

10.000 logements sont classés G au Diagnostic de Performance Energétique (DPE) à Marseille (Bouches-du-Rhône) - BFM Marseille Provence
Si la France tend vers le mieux, toutes les villes ne sont pas encore des élèves modèles. Dans sa dernière étude, SeLoger a voulu réaliser un état des lieux de la conformité ou non du marché locatif à la loi Climat et résilience.
Il constate tout d'abord que le stock global de biens à louer a doucement commencé à se reconstituer - notamment grâce au retour des acquéreurs sur le marché de l’achat depuis le printemps 2024 - l’offre locative de biens G, elle, n’a pas suivi cette tendance. Une baisse de 16% de mises en location de biens classés G a été observée en 2024, contre une hausse de 11% pour les biens classés A/B/C/D/E et F.
"Avec plus de 2,44 millions de logements rénovés entre 2020 et 2024, la rénovation énergétique pourrait expliquer en partie cette tendance", reconnait SeLoger.
Mais il ajoute: "Cela dit, le recul des mises en location de biens G pourrait aussi refléter une forme d’attentisme de la part de certains propriétaires. En effet, face à l’incertitude législative, ceux-ci ont pu préférer sortir temporairement leurs biens G du marché locatif, avant de s’engager dans des travaux souvent très coûteux".
Quelle part de logements G non renseignés dans les annonces?
Ainsi au 15 janvier, 2,3% des annonces - dont le DPE est renseigné - concernent toujours des biens classés G, soit un recul d’un point de pourcentage par rapport à ces deux dernières années.
Par ailleurs, depuis l'entrée en vigueur de l'obligation de publication du DPE en juillet 2021, la part des annonces sans DPE a été divisée par deux. Mais au 15 janvier, 18% des annonces de location en France n’indiquent toujours pas de DPE (contre 37% au 1er juillet 2021).
"On peut s’interroger sur la part de biens G potentiellement dissimulée derrière ses annonces sans DPE renseigné", note SeLoger dans son communiqué.
Paris, mauvaise élève avec 35% d'annonces sans DPE
Et sans surprise, c'est à Paris que se concentre la plus grande part d'annonces non conformes, avec 4,7% d’annonces locatives G et 35% d’annonces sans DPE renseigné. "Notons toutefois une amélioration: la part de biens G à la location était de 5,9% il y a un an et de 6,7% il y a deux ans", se veut optimiste SeLoger.
Ce dernier explique que la capitale est particulièrement exposée avec un parc constitué à 35% de passoires thermiques contre 17% en France et un marché locatif très tendu. "Les mises en location de biens G ont augmenté à Paris de 13% en 2024. Une hausse néanmoins moins importante que pour les autres types de biens (+28% pour les F et +24% pour les biens A/B/C/D/E)", précise le groupe.
Et en 2025? Depuis le début de l'année, SeLoger fait un constat intéressant. "-87% de publications de biens G à la location, par rapport à la même période l’année passée, souligne la plateforme. Nous notons en revanche une hausse significative de la publication d’annonces sans DPE (+57% par rapport à la même période l’année passée)".