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Fin de la trêve hivernale: les associations s'inquiètent d'un nombre record d'expulsions

Passé le délais de 48 heures d'occupation, la procédure d'expulsion d'un squat peut prendre des mois. (Photo d'illustration)

Passé le délais de 48 heures d'occupation, la procédure d'expulsion d'un squat peut prendre des mois. (Photo d'illustration) - AFP

La trêve hivernale suspend les expulsions locatives entre le 1er novembre et le 31 mars. "Jamais depuis 50 ans, il n'y a eu autant de locataires menacés d'expulsion à l'approche de la fin de la trêve hivernale", affirme la plateforme Logement pour tous.

La trêve hivernale prend fin ce lundi 31 mars sur fond de profondes inquiétudes des associations qui s'alarment d'un nombre déjà record d'expulsions locatives et dénoncent l'"absence de solutions" proposées par les autorités. La trêve hivernale suspend les expulsions locatives entre le 1er novembre et le 31 mars, offrant chaque année un répit à des milliers de foyers modestes en France.

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En 2024, "24.000 ménages ont été expulsés de leur logement", des "chiffres inédits qui dépassent le record précédent de 19.000 expulsions en 2023, et ont plus que doublé depuis 10 ans", souligne la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) dans un communiqué.

Des locataires menacés

"Jamais depuis 50 ans, il n'y a eu autant de locataires menacés d'expulsion à l'approche de la fin de la trêve hivernale, ni autant de demandes HLM (2,6 millions), de mal-logés (4,2 millions), ni autant de sans-abris (350.000)", abonde la plateforme Logement pour tous (CGT, le Droit au logement, Solidaires...).

Selon une étude de la Fondation pour le logement des défavorisés, un tiers des personnes expulsées se retrouvent sans aucune solution pérenne de relogement "et ce, 1 à 3 ans après leur expulsion".

"Sans option d'hébergement stable, les personnes sont souvent hébergées par leur famille, chez des amis, ou logent à l'hôtel dans des conditions indignes" ou se retrouvent "contraintes de vivre au camping ou bien dans leur voiture", souligne la Fondation.

"Ce mode de vie entraine des conséquences dramatiques sur leur vie professionnelle, familiale, leur santé physique et mentale, sur la scolarité des enfants et leurs liens sociaux."

D.L. avec AFP