Face à l'inflation, faut-il geler les loyers?

Les loyers progressent avec l'inflation - /
L'inflation continue sa progression et cela pèse sur les ménages. D'après l'Insee, l'inflation s'élève désormais à 4,8% sur un an en avril, contre +4,5% en mars et +3,6% en février. Si le chariot des ménages est touché, leur loyer également. Dans un précédent article, nous vous expliquions que l'indice de référence des loyers (IRL) sert de base pour réviser les loyers des logements vides ou meublés. Il est calculé à partir de la moyenne, sur les 12 derniers mois, de l'évolution des prix à la consommation hors tabac et hors loyers. Car généralement, les bailleurs révisent tous les ans le loyer à une date fixée dans le bail.
Prenons l'exemple d'une location dont le bail a débuté le 1er du mois de mai. Une clause prévoit une révision annuelle du loyer en fonction de l'évolution de l'IRL sur un an au premier trimestre. L'an passé, le loyer était de 700 euros. Si la clause de révision annuelle est en mai, le loyer va passer à 717,35 euros ce mois-ci (soit +2,5%).
Pour éviter que ces hausses continuent, la confédération nationale du logement (CNL) appelle le gouvernement à geler les loyers.
"L'an dernier, avec une base moyenne d'augmentation de +0,42%, la CNL avait déjà demandé un gel de ces augmentations permettant aux habitants de ne pas être fragilisés sur la sortie de la pandémie. En 2022, avec la fin du 'quoi qu'il en coûte' et la guerre en Ukraine, la situation s'est encore aggravée : à la hausse des loyers s'ajoutent les provisions pour charges que ce soit pour le chauffage, les prestations de maintenance ou d'entretien de nettoyage", explique dans un communiqué la CNL.
Une idée pas retenue pour l'instant
La CNL estime que les propriétaires peuvent réaliser le blocage des loyers en prenant sur leurs marges bénéficiaires. "Pour eux, l'inflation est trop souvent le moyen d'engranger des profits supplémentaires en augmentant les loyers alors que leurs emprunts eux sont à taux fixes".
Le gouvernement pourrait-il vraiment suivre cette recommandation? Il semblerait que l'idée ne soit pas dans les tuyaux. Pour preuve, la CNL déplore ne pas avoir été invitée à la réunion entre les associations de consommateurs et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire le 11 mai dernier dans le cadre du projet de loi de finance rectificative consacré au pouvoir d'achat.