Les banques rouvrent doucement le robinet du crédit immobilier, selon les courtiers

Enfin une éclaircie sur le marché de l'immobilier ? Si les voyants sont encore loin d'être au vert, plusieurs indicateurs sont positifs. "Les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) sont encourageantes", souligne Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI, une société de courtiers. La semaine passée, l'institution avait annoncé une première pause depuis le début du durcissement de sa politique monétaire opérée en juillet 2022.
Si les taux de la BCE ont une telle importance c'est parce qu'ils se répercutent sur ceux appliqués par les banques commerciales à leurs clients. Mais en France, celles-ci ne sont pas autorisées à prêter au-dessus d'un certain seuil, le taux d'usure. Calculé tous les trois mois, cet outil censé protéger les ménages contre le surendettement s'était alors transformé en principal handicap pour bon nombre d'acquéreurs potentiels. "Certaines banques avaient complètement arrêté de faire des crédits", explique Caroline Arnould.
Niveau record pour le taux d'usure
Depuis janvier, Bercy a décidé de mettre en place une révision mensuelle afin de permettre aux banques de relever plus rapidement leur plafond de prêt, et ce, pour en faciliter l’accès. L'effet de cette disposition pourrait commencer à porter ses fruits alors que le taux d'usure est passé à 5,91% en novembre pour les prêts de 20 ans ou plus, son plus haut niveau depuis 2009.
"Les Banques retrouvent de l'air pour reconstituer des marges, observe la directrice générale de CAFPI. Donc elles vont avoir plus d'appétence à faire du crédit". D'autant que "pour conquérir de nouveaux clients, une banque de détail à besoin de faire du crédit afin d'ouvrir de nouveaux comptes, vendre des assurances, collectez de l'épargne...", ajoute-t-elle.
Tout n'est pourtant pas si rose : "Les banques sont beaucoup plus regardantes sur les profils des clients. L'apport minimum est également plus important (20% actuellement contre 10% il y a un an, NDLR)".