L’hôtellerie française touchée par la crise

Grand Hôtel Noailles, Paris - dr
La baisse est particulièrement marquée par la clientèle lointaine. Le nombre de nuitées pour la clientèle étrangère entre janvier et septembre 2009 a décru de -11,1% sur un an contre -1,7 % pour la clientèle nationale. Les régions traditionnellement privilégiées par les touristes enregistrent les plus fortes baisses de fréquentation : Ile-de-France (-6,9 % sur un an de cumul), PACA (-6,5%), Midi-Pyrénées (-1,8%).
Les catégories les plus économiques se sont montrées plus réactives face à la crise et ont su mieux ajuster leurs capacités d’accueil à la nouvelle conjoncture. Comme le souligne le bilan : « Le recul des taux d’occupation y a été plus limité que dans les établissements haut de gamme : -1,1% sur an en cumul sur les neuf derniers mois pour les hôtels 1 étoile et -6,3% pour les 4 étoiles ». D’ailleurs, les catégories les plus confortables sont les premiers à bénéficier du début de retour des clientèles lointaines prévu avant la fin 2010.
On remarque qu’en 2009, les hôteliers ont généralement fait le choix de sacrifier leurs prix moyens pour maintenir des taux de remplissage corrects, « ce qui impacte très négativement l’évolution des revenus par chambre disponible (RevPAR) ». Cette baisse des RevPAR touche plus particulièrement l’hôtellerie haut de gamme. En résultats cumulés de janvier à novembre, elle atteint – 16,20 % sur un an. Inversement, les établissements économiques et très économiques résistent bien, réussissant à préserver et même à faire progresser leurs revenus par chambre. L’arrivée sur le marché d’hôtels nouvellement rénovés contribue à soutenir les prix moyens sur ce segment.
L’investissement hôtelier : « une crise d’ampleur inégalée »
« Sur l’ensemble de l’année 2009, moins de 500 millions d’euros d’engagements ont été enregistrés en France, dont 272 millions d’euros pour le seul « sale&lease back » de 158 hôtels F1 réalisé par Accor à la rentrée », dénonce le bilan de CB Richard Ellis. Avec un volume de transactions divisé par trois en un an, la chute est sévère, s’expliquant en grande partie par le gel du marché durant tout le premier semestre.
« Les perspectives pour 2010 s’avèrent mitigées. Le marché ne pourra pas en effet retrouver son équilibre tant que, coté vendeur, la décote n’aura pas été effective et que, coté acheteur, l’amélioration des résultats opérationnels des hôtels n’aura pas restauré la confiance », conclut l’enquête.