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Fiscalité immobilier

Leboncoin, Vinted, Airbnb... Comment déclarer ses revenus issus des plateformes collaboratives

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Au-delà de 3000 euros et de 20 transactions par an, les recettes tirées des plateformes de l'économie collaborative doivent être déclarées.

Airbnb, BlaBlaCar, Vinted, LeBonCoin… Tendance de fond des dernières années, l’économie collaborative séduit aujourd’hui des millions de Français adeptes de ses multiples plateformes pour vendre ou échanger des biens et services. Selon un rapport du Sénat de 2017, le secteur dont l’éclosion est souvent datée à 2008 générera plus de 570 milliards d’euros de transactions en 2025, contre 26 milliards dix ans plus tôt.

Une manne financière croissante que le fisc ne pouvait ignorer. Ces dernières années, la réglementation fiscale relative à l’économie du partage a donc été renforcée, notamment pour pouvoir distinguer les personnes qui y recourt occasionnellement de celles qui se livreraient à une activité professionnelle. Depuis 2019, les plateformes et marketplaces en ligne ont l’obligation de fournir chaque année aux services de Bercy un récapitulatif des sommes perçues par les utilisateurs ayant réalisé des transactions par leur intermédiaire.

C’est sur la base de ces informations que l’administration fiscale pré-remplit votre déclaration de revenus. Notons qu’une dispense de déclaration par les plateformes est prévue pour les revenus issus de la vente de biens d’occasion entre particuliers, ainsi qu’en cas de service "sans objectif lucratif et avec partage de frais avec les bénéficiaires", type covoiturage. Cette dérogation ne vaut toutefois que si les recettes réalisées par le contribuable sur les plateformes collaboratives sont inférieures à 3000 euros par an ou qu’il a effectué moins de 20 transactions dans l’année.

Déclaré mais pas forcément imposé

Si la déclaration des revenus perçus via les plateformes type LeBonCoin ou Airbnb est obligatoire au-delà de ces seuils, cela ne signifie pas pour autant qu’ils seront nécessairement imposés. Les règles en la matière dépendent du type de transaction réalisée.

Pour la vente de biens, le fisc distingue les utilisateurs qui vendent des biens qu’ils ne souhaitent pas conserver de ceux qui achètent ou fabriquent des biens dans le but de les revendre. Dans le premier cas, les revenus de ces ventes ne sont pas imposables sauf pour les métaux précieux ou lorsque le prix de cession est supérieur à 5000 euros (hors meubles, électroménager ou automobiles). Dans le second cas, les ventes sont imposables et relèvent soit du régime "micro BIC" (recettes annuelles inférieures à 176.200 euros) soit du régime "réel" (ventes supérieures à 176.200 euros).

S’agissant du covoiturage, les revenus ne sont pas imposables si l’activité consiste uniquement à partager les frais. Enfin, les recettes issues de la location d’un logement meublé ou de la vente d’un service (bricolage, jardinage, etc.) sont imposables et sont soumis aux régimes micro-BIC (ou micro-BNC pour les services consistant en l’exercice d’un art) en deçà de 72.600 euros et du régime "réel" au-delà de ce seuil.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco