"La grande erreur du quinquennat dans ce domaine": ces élus qui veulent le retour de la taxe d'habitation

Ils sont de plus en plus nombreux, ces derniers jours, à se prononcer pour le rétablissement de la taxe d'habitation. À commencer par Jean-François Copé, ancien ministre et maire de Meaux. "Je suis désolé, mais s'il faut recréer un impôt, c'est celui-là", a-t-il déclaré au micro de LCI dimanche 13 octobre. Promesse du candidat Macron en 2027, la taxe d'habitation a été complétement supprimée en 2023. Elle rapportait 18 milliards d'euros aux villes et aux intercommunalités, selon le site vie-publique.fr. Ces revenus leur sont désormais reversés par l'État, mais cette nouvelle dépense pèse sur les comptes publics.
"La grande erreur du quinquennat dans ce domaine, ça a été la suppression de la taxe d'habitation. Parce que cela coûte 20 milliards à l'État", insiste Jean-François Copé.
Un poids en plus sur le budget vertement critiqué par plusieurs élus, y compris à gauche, dans un contexte de hausse du déficit public. D'autant que le gouvernement demande un effort de 5 milliards d'euros aux collectivités locales. "Au fur et à mesure, ce sont des moyens en moins pour la collectivité et de plus en plus de contrôle de l'État sur le financement des collectivités", dénonce le député LFI Eric Coquerel sur BFMTV.
Un nouvel impôt local?
Un retour en arrière qui ne convainc pas dans les rangs du gouvernement. "J'appartiens à une famille politique qui a supprimé la taxe d'habitation. Ce sont 20 milliards d'euros de pouvoir d'achat rendus à nos concitoyens", a argumenté sur France 2 le ministre du Budget Laurent Saint-Martin.
"Revenir en arrière serait une folie fiscale", abonde le député macroniste Mathieu Lefèvre au micro de BFMTV.
D'autres plaident pour une troisième voie. Le maire de Mareau-aux-Prés (Loiret), Bertrand Hauchecorne, défend, à titre personnel, l'instauration d'un nouvel impôt local. Interrogé par La Tribune, celui qui est également président de la commission finances des maires ruraux souhaite que ce nouvel impôt communal soit calculé en fonction des revenus et que tous s'en acquittent (contrairement à l'impôt sur le revenu). Il comprendrait également un mécanisme de péréquation afin d'éviter que les communes les plus riches soient plus avantagées que les communes plus modestes.
L’Association des maires de France réclame également depuis plusieurs années la création d’une "contribution territoriale universelle" afin de pouvoir lever l'impôt directement et financer ainsi des services publics. Mais le gouvernement n'apparaît pas prêt à franchir le pas. "Les collectivités ont raison de questionner le sujet de la fiscalité" a concédé le ministre du Budget qui a toutefois estimé que cela ne devait pas "forcément" "passer par la création d'un nouvel impôt" et "certainement pas par le retour de la taxe d'habitation".