Crédit immobilier : les taux remontent très légèrement en février
Serait-ce le début de la fin des taux bas? Début février, un mouvement à la hausse commence à s'observer pour les taux de crédit immobilier. Les derniers barèmes transmis par les banques aux courtiers immobiliers révèlent en effet que plusieurs établissements ont rehaussé leurs taux de base de 0,10 point (par exemple de 1% à 1,10%) à 0,35 point.
"Il semblerait donc que cette fois-ci nous ayons réellement atteint le plancher", observe Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Des objectifs ambitieux cette année
Les taux ne pouvaient d'ailleurs guère descendre plus bas, à peine 1,05% en moyenne toutes durées confondues selon Crédit Logement/CSA du dernier trimestre, soit un niveau qui n'avait pas été observé depuis 60 ans. Des remontées contenues qui ne signifient pas la fin des taux bas pour les emprunteurs. "Compte tenu de la hausse des taux de refinancement et de la remontée des taux d’emprunt d’Etat, les banques n’ont pas eu d’autres choix que d’augmenter leurs taux de crédit, sous peine de voir leurs marges sur le crédit immobilier se réduire", analyse Julie Bachet, directrice générale du courtier Vousfinancer.
Les banques doivent en effet trouver un juste équilibre entre leurs objectifs et leurs marges alors que les taux des obligations assimilables du Trésor (les OAT) remontent. Ces dernières servent en effet de référence pour le marché des taux d'intérêt. Après avoir été en territoire négatif, les OAT à 10 ans reviennent en territoire positif autour de 0,35%.
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Moins de 1% sur 20 ans pour les bons profils
Des taux qui augmentent certes, mais restent inférieurs à l'inflation ce qui est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, explique le courtier digital Pretto. Ainsi, les taux affichés, c'est-à-dire les taux avant négociation avec le banquier, s'établissent selon VousFinancer autour de 1,1% sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,45% sur 25 ans. Et les meilleurs profils peuvent emprunter sous la barre de 1% sur 20 ans en justifiant d'un apport ou de revenus très élevés.
"La crise sanitaire n'étant pas résolue, la BCE va poursuivre au moins jusqu'à cet été sa politique de taux bas. La consommation des ménages doit fonctionner même en temps de crise", anticipe Fabienne Laborde, directrice des opérations pour Le-Partenaire.fr.
Soutenir la demande
Mais si les taux sont toujours très bas, les conditions d'octroi ont été resserrées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en début d'année, ce qui laisse craindre l'exclusion des profils les plus fragiles. "Les primo-accédants en manque d’apport et les investisseurs locatifs restent les plus touchés par le resserrement des conditions d’octroi”, analyse Pierre Chapon, cofondateur de Pretto.
"Les taux très bas sont l’élément booster essentiel d’un marché de l’immobilier dynamique", ajoute Meilleurtaux. Ainsi, même si les hausses pourraient se poursuivre, elles devraient être limitées pour que les banques puissent atteindre leurs objectifs et pour soutenir le marché et les demandes, notamment celle des primo-accédants.