BFM Immo
Crédit

Comment mettre de l'argent de côté pour votre apport immobilier

Il est important de mettre en place le plus tôt possible une stratégie pour se constituer un apport personnel.

Il est important de mettre en place le plus tôt possible une stratégie pour se constituer un apport personnel. - Unsplash

10% du prix d'achat, c'est le niveau d'apport personnel généralement nécessaire pour obtenir un crédit immobilier. Et selon les profils et les projets, l'apport minimum peut atteindre 20%.

"Je mets le plus de sous de côté possible en vue d'acheter mon futur logement", nous explique Quentin, jeune actif qui arrive sur ses 30 ans et souhaite devenir propriétaire dans les 24 prochains mois. "J'ai ce projet depuis de nombreuses années car je veux au maximum éviter de jeter mon argent par les fenêtres en louant", poursuit-il. Et depuis qu'il a commencé à travailler, il économise chaque mois une part importante de ses revenus sur son livret A. "A chaque entrée d'argent, je sécurise mon futur apport immobilier sur ce livret d'épargne".

Bon élève, Quentin a compris l'importance de mettre régulièrement de côté pour se constituer une enveloppe confortable et financer un achat immobilier. "De plus, je sais que plus mon apport sera important, plus les conditions du crédit seront avantageuses", ajoute ce futur candidat à l'achat. Comme lui, de nombreux jeunes actifs perçoivent l'importance de l'apport personnel pour acheter. Mais il est parfois compliqué de mettre suffisamment de côté pour satisfaire les banques. Voici des pistes si vous vous demandez comment épargner et faire augmenter le montant de votre apport progressivement, mais sûrement.

10% d'apport minimum

La règle est généralement d'apporter 10% du prix d'achat en apport, un montant difficile à constituer lorsque l'on démarre dans la vie active. "Les banques ont toutefois une plus forte tolérance sur l’apport personnel pour les jeunes qui débutent dans la vie active: si à 30 ans, il est compréhensible de ne pas avoir pu mettre de côté 15.000 euros d’épargne, à 40 ans ou 50 ans il est plus problématique de ne pas pouvoir démontrer une capacité à mettre de l’argent de côté", analyse Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer. Et pour certains, emprunter sans apport ou avec un apport plus faible sera possible. Il leur faudra toutefois justifier de quelques économies et avoir un profil emprunteur irréprochable.

"Au-delà de l’apport, les banques étudient le comportement financier de l’emprunteur, le montant du reste-à-vivre, mais surtout le saut de charge qui est la différence entre le loyer actuel et la mensualité future qui permettra d’anticiper la capacité à faire face ou non à des remboursements", souligne Sandrine Allonier.

Traduction, si votre loyer actuel est plus cher que votre future mensualité, il n'y aura pas de saut-de charge. A l'inverse, si votre future mensualité est beaucoup plus élevée que votre loyer, le saut-de-charge pourrait bloquer.

Attention aux habitudes bancaires

En plus de l'apport immobilier, les habitudes bancaires sont des indicateurs de bonne ou de mauvaise gestion financière qui influent sur l'obtention d'un crédit. Et pour rassurer le banquier, le plus important ce n'est pas toujours la taille de l'apport, mais le profil de l'emprunteur.

"Le plus important c’est d’avoir de la clarté dans vos comptes, c'est-à-dire de démontrer la rigueur de gestion de vos revenus et de vos charges", explique Jonathan Dhiver, fondateur du site Epargne-mensuelle.com.

En mettant le plus tôt possible en place une véritable stratégie d'épargne et une rigueur de gestion de compte, vous constituerez votre futur apport et améliorerez votre profil, et donc vos chances d'obtenir un prêt immobilier.

Bon à savoir pour votre demande de crédit immobilier :

La banque étudiera vos 3 derniers relevés bancaires avant de décider si elle vous finance ou non.

Ainsi, il est conseillé d'assainir et de limiter, dans la mesure du possible, ses dépenses au moins 3 mois avant de faire sa demande et surtout d'éviter tout découvert bancaire.

Le meilleur cas de figure étant d'ailleurs d'avoir toujours quelques centaines d'euros disponibles sur le compte courant à la fin du mois.

Faire des économies

"Pour faire des économies ou montrer qu'on est rigoureux, il faut commencer par son budget en se demandant combien d’argent on dépense chaque mois et ensuite regarder comment faire baisser ses charges et éventuellement les réduire quand cela est possible. Par exemple en vérifiant ses dépenses d'assurances, ses abonnements inutiles ou encore vérifier ses frais bancaires", complète Jonathan Dhiver.

Le site propose de commencer par faire baisser ses frais bancaires. Selon ses estimations, avec des frais bancaires moyens de 8 euros/mois, au bout de 10 ans cela représente 960 euros. "Cet argent, il faut le dépenser différemment et/ou le faire fructifier en le plaçant", conseille Jonathan Dhiver. Et la même logique s'applique aux divers abonnements de streaming, assurances ou frais divers. Aussi comparer les fournisseurs d'énergie et abonnements de téléphonie ou internet peut vous permettre de réduire vos factures. Et donc d'épargner ces sommes économisées.

Pour épargner et limiter les dépenses, "l'astuce est aussi de faire des budgets pour tout, en se fixant un montant maximum par projet. Cela évite les dépenses excessives et les aléas", conclut le fondateur du site dédié à l'épargne. Et la technique budgétaire "Budget base zéro" peut vous y aider. Cette méthode de gestion consiste à améliorer sa gestion budgétaire en repensant chaque dépense. Concrètement, vous repartez de zéro, en triant les dépenses utiles des dépenses inutiles ou obsolètes. Vous ne repartez donc pas des budgets précédents tels quels. Cette méthode peut vous permettre de réduire vos charges et de mieux gérer vos furtures rentrées d'argent.

Bien choisir comment placer son argent

Choisir ses produits d'épargne est également stratégique, tout en gardant en tête les taux de rémunération, mais aussi les risques de certains placements. La durée d'investissement a, en outre, une incidence sur la rentabilité. Ainsi, si vous comptez utiliser votre épargne dans les 2 ou 3 prochaines années, mieux vaut opter pour la sécurité. Et la clé est toujours de diversifier et de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier.

Selon Epargne-mensuelle.com, certains produits d'épargne sont plus intéressants que d'autres. En effet, par exemple si vous souhaitez placer 100 euros/mois sur 3 ans, les gains varient entre l'assurance-vie et le livret A. Pour le premier, vous obtiendrez 280 euros de gain, en épargnant au total 3.800 euros, alors que pour le second, votre gain s'élèvera à seulement 26 euros pour une épargne totale de 3.600 euros. Ici, la diversification est recommandée pour faire fructifier son épargne. Et il n'est pas obligatoire d'épargner des sommes très élevées pour commencer. Le plus important est de le faire régulièrement et de ne pas piocher dans cette épargne.

Coup de pouce de la famille

Une aide familiale peut aider à se constituer une réserve d'argent pour devenir propriétaire ou concrétiser un nouveau projet immobilier. Les dons d'argent sont d'ailleurs défiscalisés entre parents et enfants. Il est donc possible de donner jusqu'à 100.000 euros tous les 15 ans à ses enfants. Et cela concerne les deux parents.

"Un couple peut donc transmettre à chacun de ses enfants 200.000 € en exonération de droits", précise le fisc qui rappelle que les grands-parents ou arrières-grands parents peuvent également mettre la main au porte-monnaie pour aider leurs petits enfants, dans la limite de 31.865 euros et de 5.310 euros.

Vous l'aurez compris, pour vous constituer un apport immobilier important, ce sont aussi les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

Marion Marten-Pérolin