"Une vraie bouffée d’air", "rien de positif pour les mal-logés": les acteurs du logement réagissent aux annonces de Michel Barnier

Enfin une série de mesures pour le logement. Lors de son discours de politique générale, Michel Barnier a assuré vouloir agir sur "le premier poste de dépenses des Français". Le nouveau premier ministre a notamment annoncé sa volonté de "simplifier" le diagnostic de performance énergétique et d'"adapter" son calendrier. Les passoires thermiques classées G devaient être interdites à la location dès 2025.
Il s'est aussi dit favorable à "l’extension du prêt à taux zéro, sur tout le territoire", à une évolution de la loi ZAN (zéro artificialisation nette) et à une simplification des normes de construction. Il a enfin plaidé pour "donner plus de pouvoir aux maires dans l’attribution" des logements sociaux.
"Abandonner les plus modestes aux passoires"
Des annonces qui touchent à plusieurs domaines (construction, logements sociaux, accession à la propriété). Mais Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, dénonce l'oubli des personnes à la rue.
"Pas un mot pour les 330.000 personnes sans-domicile de ce pays évidemment", a-t-il réagi, ajoutant qu'il n'y a "rien de positif pour les mal-logés à retenir du discours".
Concernant les assouplissements sur l'interdiction de louer les logements G et la loi ZAN, il estime qu'ils auront pour conséquences d'"abandonner au passage les plus modestes aux passoires et à l'étalement urbain, dans la dépendance à leur voiture ou à leur chaudière".
Il a également jugé que les bailleurs sociaux étaient "abandonnés sans coup de pouce financier". Les acteurs du logement social réclamaient notamment la suppression de la réduction de loyer de solidarité (RLS) qui pèse sur les recettes des bailleurs sociaux.
"Une vraie bouffée d’air"
Du côté des acteurs de l'immobilier, on se réjouit de ces nouvelles annonces. La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) s'est félicitée de la "réelle prise de conscience de l'urgence à agir". Elle salue l'annonce d'une "nécessaire adaptation du calendrier de la rénovation énergétique". Son président Loïc Cantin se félicite aussi d'un retour du prêt à taux zéro partout en France.
"Ces premières annonces, notamment le PTZ, constituent une vraie bouffée d’air pour le secteur", a renchéri le président de la Fédération française du bâtiment, Olivier Salleron.
"Elles arrivent au bon moment, alors que le marché du crédit immobilier se rouvre très progressivement."
La FFB souhaite maintenant "leur concrétisation rapide, ainsi que la confirmation de la stabilité des règles s’appliquant à MaPrimeRénov’".
"Le retour du PTZ partout sur l'ensemble du territoire sera de nature à relancer l'accession à la propriété des primo-accédants et donc la construction neuve sous toutes ses formes", a abondé Damien Héreng, président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC).