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Soirées privées à Versailles de Carlos Ghosn: Renault se constitue partie civile

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Carlos Ghosn fait l'objet d'une enquête pour abus de biens sociaux. Renault, son ancien employeur, se constitue partie civile.

"La société Renault SAS s'est constituée partie civile afin de faire valoir ses droits" et "se réserve (...) la possibilité de solliciter des dommages et intérêts en fonction de l'issue des investigations en cours", a déclaré le groupe dans un communiqué. L'investigation en cours concerne son ancien patron, visé par une enquête pour abus de biens sociaux.

Une information judiciaire, confiée à plusieurs juges d'instruction du pôle économique et financier du tribunal de Nanterre, a notamment été ouverte "pour abus de biens sociaux, abus de confiance aggravés, faux et usage, blanchiment aggravé d'abus de biens sociaux (...)" pour des faits commis entre 2009 et 2020, avait annoncé jeudi le parquet.

Deux soirées à Versailles

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan est notamment soupçonné d'avoir organisé deux soirées d'ordre privé au château de Versailles. La première, en 2014, devait célébrer les quinze ans de l'alliance Renault-Nissan, mais on soupçonne Carlos Ghosn de l'avoir organisée pour fêter son propre anniversaire. La soirée avait coûté 530.000 euros, pour payer notamment musiciens, figurants en costume d'époque et feu d'artifice.

L'autre, en 2016, consistait à louer le Grand Trianon pour son mariage avec Carole Ghosn. La prestation est évaluée à 50.000 euros.

Autre information judiciaire

Une autre information judiciaire est en cours, à Paris, pour des faits d'"abus de biens sociaux" et de "corruption passive". Elle porte sur des contrats signés par RNBV, la filiale néerlandaise à 50-50 entre Nissan et Renault.

Carlos Ghosn fait aussi l'objet de quatre inculpations par la justice japonaise, notamment pour abus de confiance et détournements de fonds. Il y a quelques jours, Nissan a annoncé porter plainte devant un tribunal civil au Japon pour réclamer 83,4 millions d'euros de dommages et intérêts à son ancien patron. Celui-ci poursuit lui-même le constructeur automobile pour rupture abusive de son contrat...

Fanny Guyomard avec AFP