Près de 200 aéroports européens au bord du dépôt de bilan

L'Etat vient en aide aux aéroports pour assurer les dépenses liées à la sécurité - KENZO TRIBOUILLARD - AFP
Frappés de plein fouet par la chute du trafic aérien mais moins soutenus que les compagnies aériennes, les aéroports européens sont au bord de l'asphyxie, s'alarme leur association, l'ACI.
86% de trafic aérien en moins en novembre, un milliard et demi de passagers perdus depuis janvier, le chiffre d'affaires de ces plates-formes fond comme neige au soleil alors que leurs importants coûts fixes qui pèsent environ 80% de leurs coûts totaux restent quasi-stables: de quoi brûler 350 millions d'euros par semaine. C'est moins que les 600 millions du deuxième trimestre mais l'accumulation et l'absence de perspectives plongent le secteur dans les difficultés et les incertitudes.
Selon l'ACI, 193 aéroports sur les 500 de l'association seraient au bord du dépôt de bilan. "Ce n'est clairement pas soutenable, sans une aide d'urgence des gouvernements", commente son président Olivier Jankovic, cité par Les Echos.
Généralisation des tests rapides
Le secteur mise notamment sur la généralisation des tests covid antigéniques rapides avant le départ pour rassurer les passagers et faire redécoller le trafic. 55 aéroports européens le proposent désormais mais l'ACI regrette que la plupart des Etats européens exigent encore des tests PCR plus longs à obtenir alors que d'autres maintiennent des quarantaines à l'arrivée ou au retour.
Sur BFM Business, Franck Goldnadel, président d'Aéroports de la Côte d'Azur (ACA), la seconde plateforme aéroportuaire de France, soulignait l'importance de ces tests rapides. "C'est une façon de redonner confiance à nos clients et de permettre aux Etats de trouver une façon de réouvrir les frontières. En faisant en sorte que ce test rapide soit fait au moment du départ, on autorisera le passager à voyager et donc on permettra à ce voyageur d'arriver à destination en toute sécurité et au pays qui l'accueille d'être sûr qu'il arrive en toute sécurité. C'est cette confiance qui permettra, je pense, de redonner une dynamique ".
Mais faute de généralisation, il y a peu de chance de parvenir à cet objectif. Pour le moment, seuls les aéroports de Nice, Francfort, Londres et un aéroport italien proposent des tests antigéniques.
En France, ce sont les aéroports régionaux qui souffrent le plus. S’ils sont moins dépendants des liaisons extérieures que les grandes plateformes, les aéroports régionaux, entrés dans la crise avec une santé financière parfois fragile, n’ont pas été épargnés.