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Travailler pour Bernard Arnault ou Bill Gates? L'explosion du nombre de milliardaires va conduire à une pénurie de 100.000 conseillers en fortune

Gestion de patrimoine

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Selon le cabinet McKinsey, 100.000 conseillers en gestion de patrimoine pourraient manquer rien qu'aux États-Unis d'ici à 2034.

Le monde compte toujours plus d’ultra-riches. En témoigne le dernier classement annuel de Forbes qui a recensé 3.028 milliardaires dans le monde en 2025 pour une richesse totale de 16.100 milliards de dollars. Du jamais vu et surtout du pain béni pour les gestionnaires de patrimoine, de plus en plus sollicités.

Problème: l’augmentation du nombre de grandes fortunes (et de leur richesse) est telle que les effectifs de conseillers en gestion de patrimoine pourraient bientôt être insuffisants pour répondre la demande, selon CNBC qui relaye une étude de McKinsey publiée en février dernier et intitulée "La pénurie imminente de conseillers dans la gestion de patrimoine aux États-Unis".

"Des interrogations subsistent quant à l’adéquation de l’offre à cette forte demande", écrit le cabinet. Et pour cause, les effectifs de conseillers en gestion de patrimoine n’ont augmenté que de 0,3% par an aux États-Unis au cours des dix dernières années et ils devraient même diminué de 0,2% dans les années à venir en raison de départs à la retraite plus nombreux que les recrutements.

Le secteur pourrait ainsi être confronté à une pénurie de 90.000 à 110.000 conseillers d’ici à 2034, "soit 30 à 37% de l’effectif actuel", selon McKinsey.

Les family offices peinent à recruter

La tendance ne concerne visiblement pas uniquement les États-Unis. En Europe aussi, les difficultés à trouver des conseillers en gestion de patrimoine progressent. Pas uniquement en raison de l’augmentation du nombre d’ultra-riches, mais aussi à cause des compétences jugées trop limitées des candidats pour 36% des family offices européennes interrogés par HSBC.

Les family offices se montrent en effet très exigeants dans le recrutement: "Dans le monde des family offices, ce n’est pas souvent la personne la plus compétente qui obtient le poste, mais celle en qui on a le plus confiance", explique à CNBC Tobias Prestel, directeur général de Prestel and Partner Family Office Conférences. "Si vous avez 500 millions de dollars, à qui faites-vous confiance? À qui confiez-vous tout? Ce n’est pas une décision facile", ajoute-t-il.

Le nombre de family offices devrait progresser à l’avenir. Selon Deloitte, il en existait 8.030 dans le monde en 2019, représentant 3.100 milliards de dollars d’actifs gérés. En 2030, le cabinet table sur 10.720 family offices avec 5.400 milliards de dollars d’actifs.

Dès lors, le recrutement de conseillers en gestion de patrimoine constituera un "défi majeur" dans les années à venir, juge un rapport de RBC et Campden Wealth sur les family offices nord-américains, lesquels devront parvenir à recruter les meilleurs talents malgré la concurrence des banques, des sociétés de capital-investissement et des fonds spéculatifs.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco