Retraites: en réponse à Édouard Philippe, Marylise Léon (CFDT) défend un rendez-vous "utile et nécessaire"

La N.1 de la CFDT, Marylise Léon, a défendu ce samedi 15 mars les concertations entre partenaires sociaux sur les retraites en considérant qu'il s'agissait d'un rendez-vous "utile et nécessaire", face aux critiques de l'ex-Premier ministre Édouard Philippe.
"Les attentes sociales des salariés sont toujours bien présentes. Se mettre tous autour de la table pour trouver des alternatives à une réforme très largement contestée est utile et nécessaire", a déclaré Marylise Léon, invitée à réagir dans Ouest-France sur les déclarations de l'ex-chef du gouvernement.
Edouard Philippe avait jugé vendredi dans le Figaro "complètement hors-sol" et "déjà totalement dépassé" le "conclave" sur les retraites. "Considérer le dialogue social comme inutile, c'est ça qui est dépassé ! Dans ce moment, on a impérativement besoin de cohésion sociale", a estimé Marylise Léon.
Une question "qui ne peut pas être liée à la guerre en Ukraine"
La responsable de la CFDT a considéré en outre que le débat, sur fond de guerre en Ukraine et de menace russe, visant à instaurer la primauté de l'économie de guerre sur les dépenses sociales, était "très opportuniste". "La question de l'avenir du modèle social ne peut pas être liée à la guerre en Ukraine. Le débat 'protection militaire ou protection sociale' est stérile", a-t-elle ajouté.
Si le calendrier des négociations sur les retraites reste inchangé avec encore 11 rendez-vous entre partenaires sociaux d'ici au 28 mai - un par semaine -, le bien-fondé de ce qui avait été initialement présenté comme un "conclave" par le Premier ministre François Bayrou est remis en cause par des acteurs du monde politique ou économique à l'instar d'Édouard Philippe au regard des changements géopolitiques et de l'effort de défense qui doit être produit.
De son côté, la CGT, deuxième syndicat français après la CFDT, a redit vendredi ses exigences en matière de retraites dans une déclaration où elle a mis en relief ses dissensions avec le patronat, en particulier le Medef. Outre l'abrogation de la réforme de 2023 qui a fait passer l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, la CGT a rappelé qu'elle voulait "la suppression de l'accélération des 43 annuités de la réforme Touraine et le rétablissement des régimes pionniers, dans la visée du rétablissement de la retraite à 60 ans".