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"Un actif qui se bonifie avec le temps": est-ce une bonne idée d’investir dans les forêts?

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Grâce à ses nombreuses ressources, la forêt peut aussi être appréhendée sous le prisme de l'investissement.

Véritable réserve de biodiversité, la forêt intéresse aussi les investisseurs. En France, c'est un écosystème qui ne cesse de croître, avec 17,5 millions d’hectares de forêts en métropole, selon les derniers chiffres du ministère de l'Agriculture. Mais la forêt est aussi une forme de marché, puisque 75% des forêts appartiennent à 3,5 millions de propriétaires privés.

"On considère que 1% de la forêt mute chaque année, c’est-à-dire qu’environ 100.000 hectares s’échangent de mains", rappelle Benoit Loiseau, gestionnaire forestier et fondateur de Forêt Patrimoine, sur BFM Business. Chaque année, environ 250 à 300 transactions se font dans des forêts de plus de 50 hectares.

L'intégrale de Tout pour investir du vendredi 4 avril
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Les motivations des investisseurs forestiers sont multiples: diversifier son portefeuille, bénéficier d'avantages fiscaux, profiter de l'environnement sur place. Il existe plusieurs moyens d’investir dans des forêts. Soit l'investisseur peut décider d'acheter en direct, soit il peut acheter des parts dans des sociétés forestières (Groupement forestier d'investissement, SCPI forestière, ETF…), lui permettant de mettre aussi des petits montants.

"L’intérêt d’acheter un actif en direct est que l'on est acteur de sa forêt, on choisit son expert forestier avec lequel on crée une stratégie", précise Benoit Loiseau.

Un critère est important à prendre en compte: la surface d'une forêt à acheter doit faire minimum 25 hectares pour bénéficier des actifs sur place (bois) ou pour être une source de revenus à l'avenir (chasseur-cueilleur, éco-tourisme...).

"On voit son patrimoine évoluer"

Le marché de la forêt est ainsi en "constante évolution avec des périodes plus ou plus faste", explique Martial Renaud, directeur associé de Barnes Sologne-Centre-Val de Loire. "Dans le futur, il continuera à bien se porter: c’est un actif tangible, réel. On voit son patrimoine évoluer. S’il est bien travaillé et géré, il se bonifie avec le temps", précise ce dernier.

De même, "quand on est propriétaire d’une belle demeure en Sologne et que l'on veut chauffer sa maison en récupérant du bois tombé ou mort de sa forêt, on peut diminuer son coût de chauffage de 5 à 10 fois", précise-t-il.

Investir dans une forêt peut aussi donner lieu à des avantages fiscaux. La forêt "bénéficie d'un régime généralement favorable en cas de succession ou en terme d'impôt sur la fortune. De même, certains travaux peuvent donner accès à des crédits d'impôts", souligne Bercy. Le contribuable peut aussi "déduire de son impôt sur le revenu, sous certaines conditions, une partie des sommes investies dans la forêt soit sous forme d’acquisition de biens forestiers, soit sous la forme de travaux".

Rentabilité VS écologie

L'investissement dans les forêts s'inscrit dans une stratégie de long terme, de plus de 10 ans. La rentabilité peut varier entre 1 et 3% par an selon les véhicules d'investissement utilisés.

"On recommande aux investisseurs d’investir 50 hectares pour des résineux et 70 hectares pour des feuillus. On sait que la rentabilité pour des résineux est un peu plus forte que les feuillus. Ce sont des tickets entre 300.000 et 400.000 euros minimum", souligne Benoit Loiseau.

A côté de ces motivations financières, il y a aussi des personnes "qui veulent acheter une forêt dans un souci d’écologie, pour accompagner un écosystème. Ce sont des nouvelles motivations sans rentabilité", précise enfin Benoit Loiseau.

Pauline Armandet