Pour Eurazeo, il faut pousser les Français à épargner dans les entreprises

Virginie Morgon la patronne du fonds français Eurazeo explique qu'il faut flécher l'épargne des particuliers vers l'économie réelle plutôt que dans des fonds euros.

Ils n'ont pas bonne presse en France mais ils pourraient petit à petit s'imposer dans l'univers des placements des Français. C'est en tout cas ce qu'espère Virginie Morgon, la présidente du directoire du fonds Eurazeo. Invitée sur BFM Business, la responsable de la société d'investissements qui gère 22 milliards d'euros d'actifs pense que l'avenir de l'épargne c'est l'investissement dans les entreprises.

"La nouvelle frontière c'est l'épargne, assure Virginie Morgon. La Loi Pacte nous mobilise pour accélérerer le fléchage de l'épargne française vers les actifs réels, donc les entreprises françaises. Nous nous plaignons depuis des années de ne pas avoir un acteur du capitalisme français commes les Américains l'ont avec les fonds de pension, c'est le moment aujourd'hui."

Et le mouvement a déjà commencé. Dans le contexte pandémique, les investissements dans la santé ont bondi en 2020.

"Les compagnies d'assurance sont très volontaires, assure la présidente d'Euroazeo. Elles nous ont confié en fin d'année dernière une enveloppe d'un demi-milliard d'euros pour investir dans les entreprises de demain de la santé en France. On est dans le cas du fléchage de l'épargne française dans l'économie française de la santé."

Les Français qui privilégient d'ordinaire les investissements prudents comme les fonds en euros (investis essentiellement dans des obligations souveraines) des assurances vie pourraient être tentés par une prise de risque accrue et de meilleurs rendements (en contrepartie de la non garantie sur le capital).

"L'épargne française c'est le fonds euros, il est grand temps de revitaliser le fonds euro, reconnaît Virginie Morgon. L'effondrement des taux fait que -collectivement- l'Etat, les compagnies d'assurance et des acteurs comme Eurazeo, nous pouvons apporter une réponse à ce besoin de revitaliser l'épargne française."

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco